Les fonctions de l’énergie vitale

La première fonction de l’énergie vitale est, bien sûr et par définition, la vie. Bichat définissait celle-ci comme étant « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort ». La vie se manifeste dans l’être par la vitalité, la vigueur, le dynamisme. Elle permet les fonctions de nutrition, assimilation, croissance et reproduction. Toute altération de ces fonctions fera évoquer une anomalie de cette énergie qui les génère.

  • Le fonctionnement des systèmes vivants n’est possible que grâce à leur énergie. Un cadavre n’a plus d’énergie, un cadavre ne fonctionne donc plus. Si un système vivant fonctionne bien, on peut supposer que son énergie est bien. Si un système vivant, comme par exemple la Colombie, fonctionne mal, on peut être certain que son énergie est mal (en quantité ou en qualité). On ne pourra comprendre ce mauvais fonctionnement que si on examine son énergie. En médecine, tout ce qui est pathologie fonctionnelle, c’est à dire du fonctionnement, est directement lié à des anomalies qualitatives ou quantitatives de l’énergie.

 

  • Les comportements sont des aspects du fonctionnement. On est parfois surpris, ou alors effrayé ou révolté par certains comportements humains. Quand on a la possibilité de voir l’énergie qui les génère, on comprend tout de suite qu’avec une telle énergie, le système ne peut se comporter que de la manière qu’il le fait. Et on se persuade très facilement que s’il n’y a pas de changement dans l’énergie (en quantité et/ou en qualité), il n’y aura pas de changement de comportement. Le peu d’attention généralement porté au thème de l’énergie explique le peu de compréhension qu’on a des comportements de violence, par exemple, et le peu d’efficacité des mesures prises en général pour y remédier. On peut agir sur des comportements de violence en agissant sur l’énergie qui les produit ; et on ne peut d’ailleurs le faire que par ce moyen. Encore faut-il s’y intéresser.

 

  •  Le mouvement, l’évolution sont des aspects du fonctionnement des êtres vivants. Si nous souhaitons qu’un système évolue, il faut nous assurer qu’il dispose de l’énergie vitale nécessaire.

 

  • L’organisation des systèmes vivants, qui est une auto-organisation, dépend de leur énergie. Pour des raisons simples que nous détaillerons plus loin (l’énergie vitale n’est pas qu’un simple dynamisme, c’est un dynamisme informé), on peut dire que le niveau d’organisation d’un système vivant est proportionnel à son niveau d’énergie. Comme une voiture sans essence ou un moteur sans électricité, un système vivant sans énergie s’immobilise ; mais, ce qui fait la différence avec la voiture ou quelque machine, c’est qu’en plus de s’arrêter, de se paralyser, il se désorganise. Le symptôme majeur d’un manque, d’une pénurie d’énergie est la désorganisation. Si un système vivant n’a pas l’organisation qu’il devrait avoir, c’est qu’il n’a pas l’énergie qu’il devrait avoir. Toute désorganisation dans un système vivant ou toute insuffisance d’organisation doivent donc amener à observer son énergie vitale, à en découvrir les anomalies et à les corriger.

 

  • Les changements dans un système vivant ne sont possibles que s’il dispose du dynamisme nécessaire. L’absence ou l’insuffisance d’énergie les rend impossibles et condamne le système à l’immobilisme ou la répétition. Si un système veut changer mais n’y parvient pas c’est qu’il n’a pas la force ou les informations, c’est-à-dire l’énergie[1], pour le faire.

 

  • La transformation d’un être vivant, forme suprême du changement (changement 2, changement-métamorphose), requiert non seulement un certain dynamisme, une force de quantité suffisante et de qualité appropriée mais aussi des informations adéquates.

  • La qualité de la vie est fonction de l’énergie. Un haut niveau d’énergie, comme celui qu’expérimentent certains yogis, certains mystiques, se traduit entre autre par une joie intense, une paix inaltérable, par un sentiment de sécurité profonde et de puissance intérieure.

 

  • La lucidité, le discernement et la conscience sont proportionnels au niveau d’énergie dont dispose un individu. A l’image d’une ampoule qui n’émet chaleur et lumière que si elle est connectée à une source d’électricité, on peut dire qu’un système vivant ne sera lucide que s’il dispose d’une énergie suffisante. De la même manière que le niveau de conscience d’un individu ou d’une société est proportionnel à son niveau d’énergie, le niveau d’inconscience ou de confusion est en rapport direct avec son déficit ou pénurie d’énergie. Quand on voit la confusion qui règne dans le monde (et en Colombie), on peut se faire une idée du pauvre niveau d’énergie de l’humanité (ou de la Colombie). On peut en même temps comprendre qu’il n’y aura pas de prise de conscience sans changement du niveau d’énergie.

 

  • La joie, la sérénité, l’équilibre et donc la paix (intérieure et extérieure) d’un être humain sont les fruits d’un bon niveau d’énergie. Inversement un homme ou un groupe humain sans énergie ne peut pas être pacifique. Il n’y aura pas pacification de la Colombie sans un changement de son énergie (en quantité et en qualité). La pacification ne se décrète pas, elle s’obtient avec de l’énergie.

 

  • L’optimisme, l’enthousiasme, l’esprit d’initiative, la productivité sont des caractéristiques de l’être énergique.

 

L’énergie vitale intervient dans la santé d’un individu ou d’un système, dans leur force. Celles-ci sont le résultat d’une bonne organisation et d’une résistance à la désorganisation. Les patients présentent à leur médecin une ou des désorganisations et lui demandent une guérison, c’est-à-dire du changement et de la réorganisation ; les deux dépendent de leur énergie et le rôle du médecin sera de lui procurer cette énergie en quantité suffisante et en qualité appropriée.

 

  • La protection et le sentiment de sécurité sont fruits de l’énergie. Un système en plénitude maintient ses agresseurs à distance, ou au moins prévient et amortit les attaques. Un système sans énergie se désigne comme victime prédestinée, attire son bourreau et vit dans l’angoisse.

 

  • La revitalisation, la régénération et la réorganisation sont des phénomènes naturels qui se produisent dans un système vivant quand son énergie revient. La forme supérieure de la revitalisation est la résurrection qui est bien sûr liée au retour de l’énergie vitale.

 

  • L’influence, le charisme sont des conséquences de la présence d’une forte énergie vitale. On peut ainsi en déduire que si nous n’avons pas d’influence sur le cours des choses, dans notre vie personnelle, dans notre famille, en Colombie, dans le monde… c’est que nous n’avons pas d’énergie, en tous cas pas celle que nous devrions avoir.

 

[1] Nous verrons plus loin que ce que nous appelons énergie vitale es, à la fois, énergies et informations