Le diagnostic

Sur la base de cette argumentation, nous sommes maintenant en mesure d’identifier la maladie de l’humanité, autrement dit d’en énoncer le diagnostic : l’humanité souffre de la paralysie de sa force féminine ; en termes médicaux, d’une hémiplégie énergétique Yin.

 

Une hémiplégie est une paralysie de la moitié du corps. Un côté fonctionne mais l’autre non. L’humanité est paralysée de sa moitié Yin. Cette paralysie, il faut le préciser, n’est pas lésionnelle, elle n’est pas due à une lésion : elle est fonctionnelle. Ce n’est pas la structure d’humanité qui est affectée, c’est son fonctionnement. On pourrait donc aussi bien dire : hémiplégie fonctionnelle Yin. Néanmoins je propose qu’on en reste plutôt à « hémiplégie énergétique Yin », parce que ce terme rappelle l’existence, l’importance et l’implication de l’énergie, et particulièrement de son pôle Yin. On ne saurait trop insister sur cette réalité.

 

En médecine, quand une paralysie n’est pas complète, on utilise le terme de « parésie ». L’énergie Yin n’est pas totalement absente dans le monde. Elle est bien présente, mais elle est faible, elle ne fait pas le poids, il n’y a pas équilibre Yin-Yang.

Pour être conforme à la réalité, on devrait donc parler d’ « hémiparésie énergétique Yin », ce serait plus exact. Mais ce terme est beaucoup moins connu que celui d’hémiplégie. On pourrait donc le réserver aux puristes et utiliser celui d’hémiplégie qui a le mérite d’être assez commun et donc mieux compris de la majorité.

 

Ce diagnostic prend en compte la totalité des symptômes relatifs à la pénurie d’énergie Yin ainsi que l’ensemble de ceux dus à l’excès « compensatoire » d’énergie Yang.

 

L’humanité est une société patriarcale parce qu’elle est hémiplégique Yin. Elle est hyper Yang parce qu’elle est hypo Yin (et non l’inverse). L’humanité ne vit qu’avec la moitié d’elle-même. Une telle société ne peut que tomber, malgré ses béquilles, si tant est qu’elle ait déjà réussi à se lever. Une telle société se proposera toujours de résoudre la totalité de ses problèmes avec la moitié d’elle-même[1], avec la moitié de son énergie. Ce qui est impossible.

[1] MEJIA D. Luis Enrique. Esquizitofrenia. op. cit., p 40.