La libération des otages

Quatre mille deux cent personnes[1] sont en ce moment aux mains des guérillas colombiennes et autres groupes de malfaiteurs, retenues dans la plus grande insécurité, victimes de toutes les cruautés et faisant office de boucliers humains. Quatre mille deux cent personnes sont dans la gueule de la Bête.

 

Leur libération peut être le fruit d’une politique Yang d’affrontement et d’élimination. Les Colombiens savent ce qu’il en est, ils en ont fait l’expérience avec la libération manquée des otages d’Urrua. Ceux qui se sont retrouvés éliminés sont les otages, dont certains, des militaires, des serviteurs de la Nation, étaient retenus depuis plus de six ans. Pour les autorités colombiennes responsables de cette politique Yang, c’est l’échec et l’humiliation. L’angoisse des familles des séquestrés, c’est que celles-ci aient de nouveau recours à cette politique armée.

 

La carte XI du Tarot nous propose une autre politique pour leur libération, une politique Yin : il est possible d’ouvrir sans violence la gueule de la Bête. Cet arcane du Tarot n’est pas l’expression d’un idéalisme béat. Il est au contraire une invitation à nous connaître mieux, à découvrir la force Yin, individuelle et collective, dont nous pourrions disposer si elle était réveillée. L’expérience quotidienne de son maniement montre que toute personne qui fait le nécessaire pour la développer en soi parvient à se libérer de toute forme de cruauté ou d’oppression (extérieure et intérieure). Il en est de même pour une collectivité. Une collectivité peut se libérer et obliger la Bête à lâcher ses victimes en réveillant sa propre Belle. De même que la libération d’un individu dépend de sa décision et de son travail, de même celle de la Colombie dépend de la décision et du travail de chacun et de tous ceux de ses associés qui la composent. Il est donc certain que la situation des otages n’est pas absolument sans issue. Celle de la Colombie non plus. Le mode Yang de libération des otages n’ayant pas donné beaucoup de résultats, l’accord humanitaire étant, lui, improbable, vues les conditions qu’imposent les parties, il reste l’option Yin de résolution des conflits, le réveil de La Belle collective.

 

[1] Selon « Las voces del secuestro » organisation qui recense les séquestrés et essaie de les mettre en contact avec leur famille par la radio, actuellement, plus de 4200 personnes sont séquestrées en Colombie.  www.lasvocesdelsecuestro.com