Le temps d’une guérison

En combien de temps la guérison de l’humanité peut-elle être obtenue ? Voilà une question qui intéresse ou préoccupe beaucoup d’entre nous. Faudra-t-il attendre des années ou des siècles pour voir un résultat ? Quel temps faudra-t-il attendre pour voir apparaître une réorganisation sociale conséquente ?

Là aussi, comme il n’y a pas d’antécédents, on en est réduit à des conjectures. Là aussi, pour répondre à une telle question, on est amené de nouveau à se référer à la seule expérience dont on dispose, qui est celle du processus de transformation personnelle mené par un individu.

 

L’expérience du yoga, de la médecine et des démarches de transformation personnelle laisse penser qu’un individu peut se transformer et se rééquilibrer d’une manière notable, d’une manière significative, dans un laps de temps de cinq à dix ans. Une personne engagée de manière déterminée et assidue dans un processus de transformation bien conduit peut faire état de résultats notables et confirmés en un temps de cet ordre-là. Durant cette période, la personne a démontré qu’elle pouvait sortir de son état de victime permanente, qu’elle savait gérer son énergie, qu’elle savait se recharger, qu’elle savait ne plus la perdre dans des situations autrefois déstabilisantes pour elle, qu’elle savait contrecarrer toutes sortes d’agressions et qu’elle pouvait démontrer un nouvel équilibre. On précisera bien que c’est là une durée de travail minima et qu’il y a des variations individuelles qui peuvent être majeures. Mais de toute façon ce sont des durées à l’échelle d’une vie. Ce qui signifie qu’un individu qui s’engage dans un processus de transformation peut très bien attendre des résultats dans un délai raisonnable, accessible.

 

Il faut bien sûr signaler que la vitesse du processus de transformation est notablement influencée par la détermination, la ténacité, la persévérance et la patience de l’individu engagé, de même que par la conscience qu’il a du but à atteindre et de l’intérêt qu’il a à le faire. Dans cet ordre d’idées, il y a des différences notables entre les êtres humains.

Chacun des humains a ses priorités et chacun évolue à son rythme. Si on prend en compte que beaucoup des êtres humains ne sont pas du tout passionnés par ce processus de transformation ou, en tout cas, ne s’y engagent pas de gré, on imaginera aisément qu’une collectivité évoluera probablement plus lentement que ses composants les plus ardents. Cette disparité dans les motivations et les aptitudes de chacun laisse penser qu’il faudra peut-être quelques vingt ans pour qu’une collectivité émerge de son état de victime et se ré-harmonise de manière notable. On est là encore à une échelle de temps raisonnable, celui d’une génération.

 

Si une société peut, selon toute vraisemblance, se transformer en une vingtaine d’années, la majorité des citoyens actuels ont de grandes chances de pouvoir être les témoins directs de cette transformation, en même temps que les premiers bénéficiaires. Si cette évaluation a quelque valeur, si vraisemblablement l’humanité peut se rééquilibrer et se pacifier en une telle durée de temps, cela devrait inciter un très grand nombre d’humains à se lancer dans cette opération de réorganisation sociale du monde. Si effectivement la matrie peut ressusciter en ce laps de temps, beaucoup d’humains se sentiront motivés à participer, pour eux-mêmes, pour leur famille et pour la nation, au traitement collectif de la maladie de leur monde.