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Ce bilan quantitatif « en rouge » de l’énergie vitale des êtres humains permet d’apporter une explication à des phénomènes douloureux qui nous affectent en permanence.

1. La différence entre aspirations et réalisations

Il existe le plus souvent une différence notable entre ce à quoi nous aspirons et ce que nous réalisons effectivement. Cette différence génère de la souffrance, de la frustration. Les Colombiens, par exemple, aspirent à la paix et à l’harmonie et souffrent de la faim et de la guerre. Mettre fin à cette souffrance signifie mettre fin à la différence entre nos aspirations et nos réalisations. Cela ne s’obtient pas en rabaissant les aspirations légitimes, mais en montant le niveau des réalisations. Ce qui n’est possible qu’en augmentant le niveau d’énergie du système (changement-métamorphose)

 

2. Les comportements de compensation artificielle de la pénurie

Un individu ou n'importe quel système vivant souffrant de pénurie d'énergie va fonctionner mal, ne va pouvoir vivre que mal. Pour compenser ce malaise, il va générer ce qu’on pourrait appeler des comportements de compensation artificielle de la pénurie.

 

On n’observe d’ordinaire que peu de comportements de plénitude (joie, sérénité, puissance, noblesse, expansion vitale, protection...). Au contraire, notre vie individuelle et sociale est affligée de nombreuses manifestations de pénurie (nous les détaillerons plus loin) et d’un grand nombre de comportements de compensation artificielle de cette pénurie. On peut étudier sous cet angle, dans un premier temps, trois phénomènes : la corruption, l’usage des drogues et le vampirisme.

 

a. La corruption

Les gens sont existentiellement souvent tellement vides qu'il leur faut compenser ce vide en volant la société, en se servant dans le budget de la nation ou du voisin. Un pays comme la Colombie, affligé dans des proportions effarantes par ce fléau, offre tous les tableaux possibles de cette pénurie et de ces « efforts » malheureux et maladroits qui sont faits pour la compenser. Comme la compensation n'est pas un traitement de la cause, mais seulement de l'effet, l'accumulation de biens extérieurs ne change évidemment rien au vide intérieur des gens et, même si certains ont pu accumuler déjà de très grosses fortunes, suffisantes pour assurer leur avenir matériel dans cette vie-ci, il leur en faut toujours davantage, et cela évidemment au détriment d'une juste répartition des richesses. Ainsi s’expliquent ces comportements plus qu’étranges de gens qui ont déjà tout ce qu’il faut pour vivre, non pas bien mais confortablement, et qui terminent leur vie dans l’inconfort d’une prison pour ne pas s’être arrêtés de voler à temps.

 

Toute autre forme d'accumulation (les honneurs, la gloire, les femmes, les drogues, les armes, le territoire, le bétail, les enfants…) sont autant de comportements de compensation artificielle de cette pénurie. Et autant de preuves par la négative de l’existence et de l’importance de l’énergie. Ce désir d'accumuler, de s'approprier, disparaît avec la présence de l'énergie et réapparaît chaque fois qu'elle fait défaut.

b. La drogue

Son usage vise évidemment à compenser un malaise, un manque. Une personne pleine d’énergie ne va pas avoir besoin de drogue pour se sentir bien ; au contraire, une altération artificielle de ses états de conscience la dérangerait. Si l’usage de la drogue est si répandu, c’est parce que la pénurie d’énergie l’est aussi et que la drogue est un moyen simple de compenser, de manière éphémère, partielle et malheureusement dangereuse, ce vide. Toute personne qui se drogue compense un vide. On ne pourra jamais résoudre le problème de la drogue sans prendre en compte ce vide énergétique, générant ce besoin de compenser. Et toutes les prohibitions du monde n’y changeront rien, ou plutôt, l’aggraveront.

 

c. Le vampirisme

Une autre anomalie majeure des relations interhumaines est ce que l’on peut appeler le vampirisme, ce vol organisé de l’énergie. Il s’agit d’une des plaies majeures de l’humanité, la principale fuite d’énergie chez l’être humain. Une grande banque française, il y a une vingtaine d’années, a parfaitement réussi une opération publicitaire peu ordinaire avec un message extrêmement simple : « Votre argent m’intéresse. » Il est rare de rencontrer de telles publicités non mensongères. On pourrait paraphraser ce message en l’appliquant à l’énergie : votre énergie en intéresse plus d’un. Seulement, ceux qui se disposent à vous la voler ne vont pas le faire ouvertement, ne vont pas vous l’annoncer, mais soyez bien assurés qu’ils vont le faire.

 

Parmi tous ceux qui souffrent de pénurie d’énergie, il y en a beaucoup qui, sans aucun scrupule, passent la barrière de la décence et du respect et se mettent à compenser artificiellement leur pénurie en agressant une victime, qui se laisse avoir. Un individu ou un système vampire vole l’énergie d’une personne ou d’une collectivité en leur injectant les trois poisons violents que sont (dans l’ordre habituel d’utilisation) la pitié, la culpabilité et la peur. Ces trois poisons psychiques sont des moyens de manipulation très efficaces, qu’utilisent tous les vampires. Les guérillas et autres vampires vous volent non seulement votre argent, mais aussi votre énergie, par la peur, par le terrorisme. Si vous pouvez être certains que votre argent les intéresse, vous pouvez aussi être certains que c’est surtout votre énergie que, comme tous les terroristes, ils recherchent.

 

Gérer son énergie, c’est, entre autre, disposer des antidotes spécifiques à chacun de ces trois poisons, et les utiliser pour s’immuniser contre les vampires, pour devenir hermétique, pour vivre sans peur, sans reproche et sans pitié et ainsi conserver son énergie, même en Colombie.

mardi, 25 avril 2017 21:44

La gestion de l’énergie vitale

Les gestionnaires

Les professionnels

Si pour la majorité des êtres humains, la notion d’énergie reste très vague, et en tout cas pas opérationnelle, il existe des êtres humains qui ont les aptitudes pour la connaître et la gérer. Ces aptitudes sont soit innées, sous forme d’un don particulier, d’une sensibilité spéciale, soit acquises par une formation adaptée et un travail important. Dans les deux cas, une expérience prolongée est souhaitable pour offrir des garanties. L’instrument qui permet de connaître l’énergie étant la sensibilité, il est important que la personne dispose d’une bonne sensibilité de base, mais aussi d’une technique d’amplification de la sensibilité : la prise du pouls en est l’exemple (comme en médecine chinoise, ou tibétaine, ou comme en auriculomédecine), elle peut être suffisamment entrainée pour être étalonnée. Il y a ainsi des professionnels de l’énergie, doués d’aptitudes spéciales et entrainés à la gestion de l’énergie. Il en existe de tous les niveaux. Comme ils touchent à un patrimoine très sensible, on est en droit d’attendre d’eux, non seulement une bonne formation professionnelle, mais aussi une réelle formation humaine qui se caractérisera, entre autre, par un profond respect de l’autre à tous les niveaux et une conscience précise de l’évolution lumineuse possible des êtres qu’ils ont pour mission d’aider.

Les amateurs

Ces professionnels ne peuvent bien sûr pas tout faire. Une part importante de la gestion de l’énergie ne peut pas leur être déléguée. S’il faut savoir demander de l’aide pour passer certains obstacles, pour corriger certaines pathologies, il ne s’agit cependant pas de se décharger sur autrui de la gestion de sa propre énergie vitale. L’énergie est le patrimoine de vie de chaque être humain. Il revient à chacun d’y veiller et d’y contribuer. Cela implique plusieurs choses : apprendre à reconnaître l’existence de l’énergie en même temps que son importance, apprendre les règles de base de sa gestion (entrées, sorties, rendement) et finalement, se mettre à l’ouvrage, entamer le processus de gestion, ce qui aboutit à l’instauration d’une pratique quotidienne.

Pour l’instant, peu de gens sont bien conscients de l’importance de ce thème. Beaucoup d’êtres humains n’en connaissent même pas l’existence, comment en comprendraient-ils l’importance ? Mais, petit à petit, le concept d’énergie va trouver sa place. Et les êtres humains sortiront petit à petit par en haut de leur problèmes.

mardi, 25 avril 2017 21:44

Le bilan d’énergie

La gestion d’un patrimoine quel qu’il soit (finances, cheptel, immobilier…) suppose qu’on prête attention à trois éléments : les entrées, les sorties et le rendement. La gestion de l’énergie repose sur les mêmes principes. Il s’agit aussi d’étudier si les entrées sont suffisantes et de bonne qualité, si les sorties sont normales et non excessives, et finalement si son rendement est bon.

Positiver le bilan d’énergie se fait en augmentant les entrées d’énergie, ce qui, idéalement, s’obtient par un branchement sur une bonne source d’énergie. Il consiste aussi à mettre fin aux sorties anormales, représentées essentiellement par ces deux pathologies sociétales que sont les « vampires » et les « sirènes [1]». Il se complète en améliorant le rendement de l’énergie dont on dispose (ce thème concerne ce qu’on peut appeler « la dissolution du karma », le karma étant entendu comme l’ensemble des informations et programmations présentes dans le système, en relation avec son passé et qui conditionnent inéluctablement son présent et son futur). Chacun de ces trois points pourrait faire l’objet d’un livre. Nous reviendrons ultérieurement sur ces trois branches de la gestion de l’énergie.

 

[1] Le thème des sirènes sera traité plus loin, p 184.

mardi, 25 avril 2017 21:44

La “mesure” de l’énergie

Pour reprendre les termes d’Abraham Moles[1], nous dirons que, à l’image des sciences dites exactes, les sciences de l’imprécis (comme le sont celles de la Vie) doivent construire une épistémologie (règles pour parvenir à la vérité), une métrologie (sciences et techniques de la mesure de l’imprécis) et une méthodologie (connaissance des procédés qui permettent à l’homme d’agir sur les choses vagues).

 

Dans le paragraphe suivant nous ferons un premier pas dans l’épistémologie des sciences de la Vie en abordant l’étude d’un intéressant modèle de fonctionnement des systèmes vivants, le modèle d’intégration fonctionnelle des systèmes vivants auto-organisés (MIF) de Paul Meier.

 

Pour ce qui est des sciences et techniques de mesure de l’énergie, nous mentionnerons qu’il existe déjà la possibilité de mesurer de manière empirique l’énergie vitale d’un système et ainsi d’en suivre l’évolution. Mais il est légitime et souhaitable de penser au développement de toute une métrologie en ce qui la concerne et à l’élaboration et à la mise au point d’instruments de mesure pertinents.

 

Les procédés qui permettent d’agir sur l’énergie pour en corriger le bilan quantitatif et qualitatif seront envisagés dans la deuxième moitié du livre.

 

[1] MOLES Abraham. Les sciences de l’imprécis. Points Seuil, Paris, 1995, p.16.

Les systèmes vivants obéissent à une logique qui leur est propre, qui n’est pas celle des objets inanimés. On peut, à grands traits, distinguer deux éléments dans tout système vivant : sa structure et son fonctionnement. Une première observation du « système Colombie » montre que ce n’est pas tant sa structure qui est altérée que son fonctionnement. La structure de la Colombie, c’est-à-dire son territoire, sa géographie, son climat, sa population, sa faune, etc. sont plutôt globalement de grande qualité. On pourrait rajouter que l’infrastructure, elle, laisse un peu à désirer, qu’il manque beaucoup de logement social digne, que les ponts que la vétusté n’a pas emportés, c’est la guérilla qui les achève, etc. Mais, globalement, malgré tout, le problème de la Colombie ne réside pas dans sa structure, qui est belle, qui est magnifique, mais dans son fonctionnement, qui est déplorable.

Jusqu’à présent notre civilisation matérialiste n’a globalement prêté attention qu’à la structure du vivant, et n’a donc pas pu, pour des raisons historiques ou existentielles, en comprendre bien le fonctionnement. La vieille tradition rationaliste a marqué le développement de la pensée et de la science, depuis l’Antiquité gréco-latine. Elle est à l’origine de la méthode scientifique qui a donné son essor à la science. Mais la méthode scientifique a ses limites. Précisément pour être soumise au principe matérialiste ou positiviste, au principe réductionniste et au principe déterministe, qui en sont les axiomes[1], elle n’offre accès qu’à un seul des éléments constitutifs du vivant : sa structure. Tout ce qui relève de son fonctionnement, c’est-à-dire de son organisation (ou de sa désorganisation), de son évolution, de ses changements, de son adaptation, de sa vitalité, sans parler de la question fondamentale du sens, tout ce qui est de l’ordre du dynamique, du fondamental, du complexe, du global et de l’indéterminé, échappe obligatoirement à cette méthode scientifique, ce qui n’empêche pas celle-ci, malheureusement, de se présenter comme une référence universelle, alors qu’elle n’est qu’un outil intéressant. Un outil apte à la vision statique d’objets simples, mais un outil inapte à la vision dynamique de systèmes complexes[2].

 

Ce n’est que depuis peu qu’ont commencé à apparaître des études, des travaux, des explications sur le fonctionnement du vivant et sa logique. C’est ce qu’il est convenu d’appeler la « nouvelle science », ou science de deuxième génération, qui comprend, entre autres, la théorie du chaos et la dynamique des systèmes complexes, qui permettent maintenant de progresser dans la compréhension de cette logique du vivant.

 

La vision que l’homme a de lui-même et de son monde a subi plusieurs révolutions, qui lui ont chaque fois fait ressentir une certaine humiliation[3]. « La révolution copernicienne ramena notre terre de la position de «centre du monde» (dans nos esprits) à une position plus modeste d’une planète dans un système solaire. La révolution darwinienne replaça l’homme au sein du règne animal. La révolution psychanalytique montra que l’homme, cet animal prétendu raisonnable est bien souvent incapable de contrôler son inconscient »[4].

L’avènement de cette science du vivant est la dernière révolution : il était temps que la science s’intéresse à la vie ! Elle est un nouvel instrument qui devrait aider l’humanité, système complexe, à apprendre à vivre en harmonie avec elle-même et avec cet autre système complexe qu’est la nature, sans quoi toutes nos prétentions à l’intelligence, et à la conscience, seront encore une fois, et, cette fois-ci définitivement, humiliées.

 

Il n’entre pas dans mon propos de m’étendre sur la théorie des systèmes, sur celle du chaos, sur la complexité humaine. Je renvoie aux maîtres en la matière ou à ces auteurs qui ont su nous faciliter la compréhension de ces thèmes : Ilya Prigogine, Edgar Morin, Henri Atlan, Jean Piaget, François Jacob, Abraham Moles, Ludwig Von Bertalanffy, Joël De Rosnay, Jean Louis Le Moigne, Trinh Xuan Thuan, Francisco Varela, Christopher Langton, Jean Louis Deneubourg, Ivar Ekeland, James Gleick et bien d’autres. Leurs travaux sont du plus grand intérêt, et leurs ouvrages sont les références obligées.

 

Dans mon activité quotidienne de médecin et de chercheur, pour comprendre ces êtres vivants qui viennent à ma consultation, pour les « voir » en tant que tels, je suis amené à m’appuyer sur un modèle systémique des systèmes vivants qui me paraît d’un très grand intérêt, et auquel j’invite le lecteur à se familiariser. Nous allons le présenter dans les paragraphes suivants. Ce modèle se révèle très utile pour faire ressortir les éléments théoriques fondamentaux concernant ce thème : il s’agit du modèle d’intégration fonctionnelle des systèmes vivants auto-organisés (MIF) de Paul Meier[5]. Ce modèle est d’une grande pertinence. Il est une synthèse des données de la science classique et de cette science de deuxième génération. Et il est aussi un pont entre les savoirs de la Science et les richesses de la Tradition. De plus, ce modèle, essentiellement théorique, n’en a pas moins des traductions concrètes très utiles en pratique médicale courante, pour le médecin comme pour le patient. Il est une grille de lecture qui permet de « voir le vivant ». La Colombie étant un système vivant, il conviendrait de se familiariser avec une telle manière de regarder le vivant, il serait bon de développer ce type de « vision de la complexité du vivant » pour éviter de faire l’erreur de le réduire à des catégories simples (ce que E. Morin appelle « le paradigme de simplification »)

 

LE MODELE D’INTEGRATION FONCTIONNELLE DES SYSTEMES OUVERTS

LE MODELE D’INTEGRATION FONCTIONNELLE DES SYSTEMES OUVERTS (MIF)

de PAUL MEIER

 

[1] Axiomes ou principes fondamentaux : « présuppositions indémontrables qui constituent la base de tout raisonnement ultérieur. Il s ne sont jamais exprimés tels quels mais restent sous-entendus dans le discours scientifique ».MEIER Paul. La logique du système vivant. in Bulletin de l’AIEV N°2, 1995.

[2] ROSNAY (de) Joël. Le macroscope. Vers une vision globale. Points Seuil, Paris, 1975, p109.

[3] Il n’y a que deux remèdes à l’orgueil : l’humilité ou l’humiliation.

[4] DURAND Daniel. La systémique. PUF, Que sais-je ? N° 1795, Paris, 1983, p 4.

[5] MEIER Paul. Les trois visages de la vie. Marco Pietteur, Liège, 1996.

 

mardi, 25 avril 2017 21:44

Les trois constituants de la vie

Tout système vivant est constitué de trois parties [1] : sa structure, son champ énergétique et son organisation. Pour connaître un système vivant, pour en comprendre le fonctionnement et étudier ses pathologies, il convient donc de prêter attention à ces trois constituants.

La structure

C’est la partie matérielle, tangible, stable, du système (le corps physique pour un individu, le territoire et l’infrastructure pour un pays, les bureaux, les ateliers, les outils, etc. pour une entreprise). L’inertie de la structure représente, dans un sens, une limitation, un poids, pour le vivant, mais en même temps, c’est d’elle que dépend la permanence de l’identité du système, sa conservation, sa stabilité (la couleur des yeux ou les traits principaux du visage ne changent pas au cours d’une vie).

 

La structure est formée et s’alimente de substances, elles-mêmes tangibles, tirées de l’environnement et qu’elle assimile (eau, air, aliments, médicaments…).

 

Le champ énergétique

Tout système vivant dispose d’un champ énergétique. Dans un cadavre, il n’y a plus de champ. Le champ énergétique d’un système vivant est responsable de sa vitalité, de son dynamisme, de son activité, à l’image du champ magnétique d’un aimant qui permet l’activité de ce dernier. Il intervient dans ses mouvements, sa transformation, son évolution, ses changements et sa croissance.

 

La notion de champ énergétique n’est pas aussi évidente que celle de structure pour la simple raison qu’il est d’accès difficile, voire très difficile. Le champ magnétique d’un aimant, de la même manière, n’est pas d’accès aussi aisé que celui de sa structure ; il ne viendrait néanmoins à l’idée de personne actuellement, étudiant un aimant, de limiter son étude à la seule structure de celui-ci. Ceux qui étudient des systèmes vivants (médecins, psychologues, sociologues…), s’ils ont cette ouverture d’esprit qui leur permet d’accepter l’hypothèse de la réalité d’un tel champ, s’offrent les conditions d’une compréhension plus profonde du vivant. La subtilité du champ énergétique fait que certaines personnes en arrivent à nier son existence; mais pour ce faire, elles utilisent justement ce champ énergétique dont elles nient l’existence ! La majorité des gens, cependant, admet la possibilité de l’existence d’un tel système de force, mais, en raison de la subtilité même du champ, est bien en peine, et c’est tout à fait compréhensible, d’avoir sur lui des données d’une certaine précision ou cohérence.

 

Le champ énergétique s’alimente d’énergies : dans le cas de l’être humain, ce qui lui fournit ses énergies, ce sont essentiellement :

1. la nature, avec les énergies du soleil en premier lieu, celles d’une forêt (on rentre dans une forêt, on en sort différent), celles d’un arbre, celles d’un fruit frais, ou d’aliments frais (on est prêt à payer une certaine somme pour des tomates fraîches, pas un centime pour des tomates passées)

 

2. les relations interhumaines, par exemple l’énergie de la maman, l’énergie du parti politique, l’énergie du pays… La condition est que ces relations soient bonnes, c’est-à-dire respectueuses. Si les relations sont de mauvaise qualité, il faut soit les couper, soit, si on ne peut pas les couper, arriver d’une manière ou d’une autre à imposer le respect. Dans le cas contraire, ces relations irrespectueuses (agressives, méprisantes, culpabilisantes, déstabilisantes…) vident de leur énergie ceux qui les tolèrent et, de toute façon sont de peu d’utilité pour l’agresseur qui restera toujours insatisfait et frustré (tant qu’il ne vivra pas de son énergie à lui).

 

3. le contact avec l’Absolu par la méditation, la concentration, le Yoga, la prière…. Tous ceux qui ont une certaine expérience d’une pratique de vie intérieure ont expérimenté ces apports agréables et fondamentaux d’énergie, et souvent, bien entendu, ne sauraient plus s’en passer.

 

4. la Médecine de l’Energie : un médecin formé à ce type de médecine peut et doit fournir à son patient les énergies qui lui manquent. En médecine de tous les jours, il y a de grands besoins d’énergie, une très forte demande et peu d’offre. Un médecin qui ne connaît pas cet aspect du vivant reste sourd à ces besoins essentiels des patients.

 

Ces énergies, comme le champ qu’elles alimentent et avec lequel elles interagissent, sont, elles aussi, d’accès difficile, elles requièrent, pour être connues ou reconnues, une formation et une attention particulières.

 

L’organisation

Le vivant fonctionne sur le mode de l’auto-organisation. Certains considèrent cette capacité d’auto-organisation quasiment comme la définition du vivant. La cicatrisation par exemple, est une forme d’auto-réorganisation, qui ne fait en rien intervenir la volonté du sujet. Un système vivant, à la différence des machines artificielles, est capable de générativité, c’est-à-dire qu’il peut s’auto-reproduire, s’auto-produire et s’auto-réparer.[2] Une machine ne peut pas s’auto-régénérer. Les systèmes vivants eux sont en état de réorganisation permanente. En état d’auto-organisation et d’auto-réorganisation permanentes. Les sociétés elles aussi s’auto-organisent.

 

L’organisation d’un système n’est pas tangible (on peut voir et toucher un organe, on ne peut pas voir ni toucher une organisation), et se caractérise par sa complexité. Il faut, pour percevoir cette complexité, disposer d’une vision large, globale, une sorte de tournure mentale que Joël de Rosnay[3] appelait très élégamment le « macroscope » ou qu’avec Edgar Morin[4] on désigne comme « la pensée complexe ».

 

L’organisation du vivant lui permet son adaptation et son évolution, fonctions majeures chez un être qui veut rester vivant dans un milieu difficile. Si les conditions ne sont pas réunies pour que l’organisation se maintienne, le système se désadapte et opère une régression, une involution.

 

Une organisation se nourrit d’informations, un peu comme un ordinateur alimente de données son organisation (si toutes les informations nécessaires sont présentes et bonnes, il fonctionne bien; s’il en manque ou si elles sont mauvaises –virus-, l’ordinateur ne fonctionne pas ou se désorganise). Une personne développe une bronchite parce qu’elle a pris froid en sortant un soir. Pour désigner cela, les chinois ont un terme très évocateur; ils parlent « d’énergies perverses ».

On peut considérer qu’au moins 10% des Français souffrent d’altération de leur état général et de douleurs rhumatismales quand, en hiver, le temps change ou va changer à la pluie. Ils ont une vulnérabilité à l’ «information-humidité ». L’humidité devient « perverse » pour eux et les désorganise. S’ils ne parviennent pas à gérer cette information, ils continuent à souffrir. A l’ère de l’informatique, on ne parle plus d’énergies perverses, mais de virus. On ne parle plus de « sorciers », mais de « hackers ». En ce qui concerne l’être humain et ses sociétés, d’autres « virus » sont, par exemple, la peur et la culpabilité, qui faussent sensiblement le fonctionnement des individus ou des groupes ; ce sont aussi les idéologies, ou la rationalisation, ou des confessions, qui peuvent désorganiser des êtres humains, des couples, des partis, des sociétés.

 

De la même façon que les énergies, les sources d’informations sont essentiellement :

 

1. la nature, avec, par exemple, les informations-humidité dont nous parlions plus haut (dix jours de soleil ou dix jours de pluie, ce ne sont pas les mêmes informations), celles des différents aliments (on « accroche » avec certains aliments et pas avec d’autres ; l’instinct alimentaire, quand il n’est pas faussé, nous invite à manger certains aliments, parfois en grande quantité, parce que le corps en a besoin). Le chêne a ses informations, l’eucalyptus en a d’autres. Les aromates ajoutent leurs informations aux plats auxquels on les rajoute…

 

2. les relations interhumaines qui nous apportent des quantités d’informations, verbales (par la parole, le discours, l’écrit) et non verbales[5](à travers l’attitude, le comportement, le sourire ou l’absence de sourire, la manière de se vêtir,  de se déplacer, etc.). Le changement de comportement d’une personne, par exemple, oblige à reconsidérer ses positions, son organisation : « Cela fait dix jours que ma fiancée ne m’a pas souri ! » La peur et la culpabilité, comme nous le disions plus haut, sont des informations « perverses ». Elles ont un caractère toxique, elles désorganisent la personne qui les a laissé envahir son système. La majorité des informations sont reçues inconsciemment et restent inconscientes.

 

3. le contact avec l’Absolu (par la méditation, la concentration, le Yoga, la prière…) permet de recevoir des informations de premier ordre, à travers des intuitions, des visions, des angles de vue nouveaux.

 

4. la Médecine de l’Energie : un médecin formé à ce type de médecine peut et doit fournir à son patient les informations qui lui manquent et faire disparaître les informations perverses qui le parasitent (cicatrices, séquelles de maladies, souvenirs pesants, remords, peurs, honte…le karma…). A l’époque d’Internet, il est plus facile qu’autrefois de faire comprendre les notions de « formatage de disque dur » (nettoyage et libération de nos mémoires) et de « téléchargement de fichiers » (enrichissement du système en informations à travers, par exemple, la méditation, ce qui suppose une connection avec une « Mémoire Centrale » ou quelque « Eternet »[6] ). En consultation, si une personne « a perdu le Nord », si elle ne s’y retrouve plus dans sa vie, si elle ne sait plus par quel bout prendre sa situation, le médecin l’aidera à se réorganiser en lui redonnant « le Nord » qui n’est rien d’autre qu’une information. En médecine de tous les jours, on ne voit que de la désorganisation ; les patients ont de grands besoins dans ce domaine. Ils viennent chercher ces informations, certaines verbales, mais surtout les non verbales, qui sont indispensables pour retrouver cette organisation qu’ils ont perdue. Un médecin qui ne connaît pas cet aspect du vivant reste sourd à ces besoins.

 

Toutes ces informations, comme l’organisation qu’elles alimentent et avec laquelle elles interagissent, sont, elles aussi, pour leur subtilité, d’accès difficile ; elles requièrent, pour être connues ou reconnues, une méthodologie spécifique, une formation et une attention particulières.

 

La machine vivante et la machine artificielle fonctionnent toutes les deux en appliquant un programme (ensemble d’informations), la différence entre elles ne résidant que dans le fait que la première autoproduit son programme, quand la seconde le reçoit de son concepteur. Rajoutons que le vivant dispose aussi de la possibilité d’élaborer des stratégies pour lutter contre le désordre et l’aléatoire[7].

 

Les systèmes instables ont la propriété de former des structures nouvelles à condition d’être alimentés de ces influences minimes mais cohérentes que sont les informations. Un système vivant peut ainsi, à partir d’un état d’indétermination ou chaos, permettre l’émergence d’un nouvel ordre, d’une nouvelle organisation, s’il reçoit les informations nécessaires.

 

Ces deux parties que nous venons de voir, le champ énergétique et l’organisation ne se voient pas, ne sont pas tangibles. C’est cette partie invisible du système vivant qu’on appelle, de manière simplifiée, son énergie. L’énergie vitale se présente ainsi non seulement comme un dynamisme (le champ), mais aussi comme un ensemble d’informations (l’organisation). C’est cette partie de l’être que gèrent les professionnels de l’énergie. C’est à cette partie, subtile mais néanmoins accessible, que s’adresse la Médecine de l’Energie. La médecine moderne connaît bien la structure de l’être vivant, a de nombreux moyens de l’observer et de la soigner, mais ignore totalement l’existence de l’énergie (champ et organisation), n’en comprend pas les pathologies et ne sait pas les soigner.

 

On insistera sur une “évidence ” : un être humain ne se nourrit pas uniquement de substances. Il a besoin de recevoir aussi des énergies pour son activité et des informations pour son organisation. Ainsi, tout le soin que nous mettons à choisir nos tomates et nos salades, nous devrions le consacrer aussi à surveiller la qualité et la quantité des énergies et des informations qui font aussi, et au même titre, partie intégrante de notre alimentation, qui assurent notre fonctionnement, et en l’absence desquelles nous pouvons être sûrs de souffrir.

 

[1] MEIER Paul. Les trois visages de la vie, Op. cit. p176.

[2] MORIN Edgar. Science avec conscience. Points Seuil, nouvelle édition Sciences, Paris, 1990,

p 102.

[3] ROSNAY (de) Joël. Le macroscope. Vers une vision globale. Points Seuil, Paris, 1975, p 9.

[4] MORIN Edgar. La complexité humaine. Flammarion, Champs-L’Essentiel, Paris, 1994.

[5] HALL Edward T. La dimension cachée. Points Seuil, Paris, 1971.

[6] Eternet : construction verbale, jeu de mot établissant une analogie avec le réseau Internet mais en se référant à l’éternité.

[7] MORIN Edgar. Science avec conscience. Op. Cit. p 102.

Cet aspect ternaire de la réalité de tout organisme se retrouve à tous les étages du vivant.

Dans l’être humain

Dans l’être humain, la structure est bien sûr le corps physique. Chacun des êtres humains dispose d’une structure physique, plus ou moins solide, plus ou moins harmonieuse. Le champ énergétique (qu’on nomme souvent « aura ») est responsable de la vie dans cette structure, du fonctionnement, du dynamisme, des mouvements, des transformations, des changements. La structure et le champ énergétique sont organisés. De cette organisation, bonne ou mauvaise selon l’état de santé de la personne, dépendent l’adaptation de l’individu, sa survie, son efficacité sociale, et, à la limite, sa conscience.

 

Le même schéma s’applique au psychisme. Il y a une structure psychique. Une psychose pourrait être considérée comme une lésion, une fracture de cette structure, tandis qu’une névrose n’en serait qu’un trouble fonctionnel. Il existe un dynamisme psychique, dû à une énergie psychique, responsable, par exemple, de la tonalité affective de base (le moral) mais essentiellement du fonctionnement psychique. Il existe une organisation psychique. Selon son état, plus ou moins bon, il y aura adaptation psychique ou non. On constate, par exemple, que dans certains deuils brutaux, non attendus, les facultés d’adaptation de la personne sont dépassées, celle-ci se désorganise psychiquement et, pour elle, la vie, en grande partie, s’arrête.

 

Dans une entreprise

Dans une entreprise, les hommes constituent la structure, celle-ci dépend du marché du travail. Le dynamisme en est assuré par la puissance financière de l’entreprise (les capitaux et leur rentabilité) qui dépend du marché des capitaux. L’entreprise s’auto-organise pour atteindre son but, sa finalité, satisfaire aux exigences du marché des services, des biens de consommation ou d’investissement, cela en sélectionnant des techniques de production.

 

Dans une démocratie,

Dans une démocratie, le législatif représente le peuple (la structure), l’exécutif exerce le pouvoir (l’énergie), et le pouvoir judiciaire veille au respect d’un idéal de vie en commun en vue d’un projet de civilisation (auto-organisation).

« Les sociétés traditionnelles… étaient en général fondées sur un équilibre entre les besoins du peuple, le pouvoir d’une aristocratie ou d’une royauté et l’autorité spirituelle d’une église ou religion unanimement respectée. Depuis que l’Eglise a perdu sa crédibilité, et depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la vie politique se résume à un dualisme entre une « droite » qui détient le capital et une « gauche » qui représente les revendications du peuple »[1] . L’équilibre de la société est cependant maintenu, dans les démocraties, par l’instauration du pouvoir judiciaire.

 

En médecine

Le schéma de Paul Meier permet de comprendre la spécificité et la classification des moyens de traitement qu’on utilise en médecine. On distingue en effet trois types de procédés thérapeutiques : ceux qui utilisent des substances (la médecine moderne, qu’on appelle aussi allopathie, ne se conçoit pas sans médicaments ou sans procédés qui interviennent sur la structure, comme la chirurgie, la radiothérapie, l’odontologie…), ceux qui gèrent des énergies (acupuncture, auriculomédecine…) et ceux qui manient des informations (homéopathie, auriculomédecine, psychothérapies…). Chacun de ces moyens thérapeutiques a sa raison d’être et s’adresse à un type particulier de pathologie. Ils ne sont pas interchangeables. Ils sont à l’évidence complémentaires. Cependant « la médecine moderne, centrée sur l’étude exclusive des structures matérielles, a accumulé un retard conceptuel important par rapport aux sciences physiques. Elle ne reconnaît l’importance ni des champs énergétiques ni du traitement des informations dans l’organisation des systèmes biologiques, bien que ces notions fassent partie intégrante des technologies (Résonance Magnétique Nucléaire) qu’elle utilise pour créer ses images de la structure matérielle du corps humain ».[2]

 

Ce retard conceptuel est le même un peu partout. En médecine comme en sociologie, on n’arrive pas à se représenter le champ énergétique comme une réalité. Une réalité sur laquelle on pourrait s’appuyer pour comprendre et, le cas échéant, modifier ce qu’il génère : le dynamisme et le comportement du système (individu ou société). En médecine on observe des organes, mais on ne prête pas attention aux organisations. Des pans entiers de la réalité sont ainsi laissés dans l’ombre. Et comme il s’avère que c’est là, dans ces zones encore obscures de la connaissance, que nous avons perdu nos clés, rien d’étonnant que nos patients continuent à fonctionner mal et que nos sociétés tournent en rond dans leurs labyrinthes.

 

[1] MEIER Paul, Les trois visages de la vie. Op. cit. p 223.

[2] MEIER Paul. La logique du système vivant; une formulation nouvelle des principes de la logique. Bul. de l’AIEV N° 2, avril 1995.

Tout système vivant peut être affecté de différentes pathologies. De la même manière qu’on distingue la structure du vivant de son énergie, on constatera qu’il y a des pathologies propres à la structure et des pathologies propres à l’énergie.

 

Les pathologies de la structure peuvent être assimilées aux lésions. Les lésions sont visibles, comme la structure. La pathologie de la structure du vivant est la pathologie lésionnelle.

 

Les lésions sont variées : fractures, tumeurs, eczéma, anémies, caries, malformations… La médecine moderne est très bien outillée pour aborder la pathologie lésionnelle, tant sur le plan diagnostique que sur le plan thérapeutique. Et ceux qui peuvent y avoir accès, qui peuvent se la payer, ont beaucoup de chance. La médecine moderne dispose de toute une gamme de moyens de diagnostic, en commençant par le diagnostic clinique, fruit de l’interrogatoire du patient et de l’examen clinique (palpation, auscultation…). Les examens biologiques, anatomopathologiques, radiologiques, échographiques, endoscopiques, électrocardiographiques… renseignent sur l’état de la structure physique du patient. La médecine moderne offre aussi à tous ceux qui peuvent se les payer des moyens de traitement remarquables : médicaments, chirurgie, radiothérapie, odontologie… On n’ose plus imaginer ce que devaient être la chirurgie et la dentisterie avant la découverte de l’anesthésie ![1]

 

L’énergie étant pour systèmes vivants ce qui leur permet de fonctionner, ses pathologies sont les troubles fonctionnels. Les troubles fonctionnels sont invisibles, comme l’énergie, mais peuvent être très douloureux ou très invalidants. La pathologie de l’énergie du vivant est la pathologie fonctionnelle.

 

Les pathologies de l’énergie se manifestent par des troubles fonctionnels : un individu fonctionne mal, son système digestif fonctionne mal (par exemple : « le colon irritable »), une famille fonctionne mal (conflits…), une entreprise fonctionne mal (les clients ne reviennent pas, le responsable des ventes est désagréable…), un pays fonctionne mal (la France…), l’humanité fonctionne mal (elle s’autodétruit).

 

Les troubles fonctionnels sont très fréquents, et responsables de beaucoup de souffrance. La médecine moderne ne prêtant pas attention à l’énergie, n’a pas non plus beaucoup de considération pour les troubles fonctionnels. D’ailleurs, à sa décharge, il y a une explication simple à ce phénomène. La médecine traditionnelle[2] a prévalu depuis très longtemps, elle a longtemps été la seule disponible. Mais elle ne parvenait jamais, en tous cas pas à l’échelle des collectivités, à endiguer les pathologies lourdes, celles qui compromettaient la survie du corps, de la structure. Nos ancêtres mourraient d’épidémies, d’infections, les femmes mourraient en couches, le plus petit accident pouvait rapidement tourner au drame, les médicaments étaient peu efficaces et peu disponibles… La pathologie lésionnelle, dans ce contexte, était la pathologie importante, la pathologie « noble ». L’urgence, pour l’humanité, était de mettre au point une médecine qui soit efficace dans la préservation du corps humain. C’est ce qu’offrent maintenant l’hygiène et la médecine moderne. Nous pouvons nous en réjouir, et remercier les générations de savants, de médecins et de chercheurs, dont certains ont donné leur vie pour faire progresser la médecine, pour tous leurs efforts et tous leurs apports à la médecine. Mais les progrès de la médecine moderne[3] ont en même temps occulté un pan important de la pathologie, celle qui ne se voit pas, celle qui n’entraîne pas la mort. Tout ce qui n’est que fonctionnel ne mérite donc en médecine que peu d’attention, voire pas du tout. Dans le milieu médical, et encore actuellement, il persiste une sorte de mépris pour tout ce qui est pathologie fonctionnelle, pathologie « de seconde catégorie », et pour toute forme de médecine qui s’y intéresse, et malheureusement aussi, pour les patients qui en sont atteints.

 

Les médecins sont souvent mis en échec par ces patients dont ils ne comprennent pas la pathologie et pour laquelle ils n’ont pas de réponse thérapeutique, et ils n’aiment pas être mis en échec. On pourrait croire qu’une femme qui fait trois crises de migraine par semaine ne va pas en mourir, mais ce n’est pas vrai. Certes, cette pathologie ne va pas mettre en péril la survie de son corps. Mais sa mort est d’un autre ordre, c’est une mort sociale. Cette personne est en vie, mais elle ne vit pas. Elle fonctionne tellement mal qu’elle se demande certainement : « a quoi bon vivre ? » Des exemples de ce type, c’est par milliers que les médecins en rencontrent tous les jours.

 

Il s’est tourné une page en médecine. Nous nous réjouissons de toutes les victoires passées, présentes et futures sur la pathologie lésionnelle, mais « maintenant que l’urgence est passée », nous mettons l’accent sur l’amélioration du fonctionnement des individus et des collectivités, nous sommes conscients que notre devoir est de nous dédier aussi à la compréhension et au traitement des pathologies fonctionnelles qui sont si nombreuses et si douloureuses. A quoi bon disposer d’une bonne structure, si elle fonctionne si mal ? N’est-il pas rageant qu’un pays comme la Colombie, d’une structure tellement exceptionnelle, fonctionne si mal ?

 

Un trouble fonctionnel se manifeste toujours par deux symptômes : l’un lié à l’altération de l’organisation, l’autre lié à l’altération du champ énergétique.

 

Le premier signe de tout trouble fonctionnel est la désorganisation. En médecine, on rencontre des désorganisations physiques (troubles digestifs, palpitations, douleurs…), des désorganisations émotionnelles (tristesse, peur, anxiété, états dépressifs…), des désorganisations mentales (confusion, illusions, troubles de la mémoire…) et des désorganisations sociales (ou du corps social du patient : conflits, solitude, chômage…). Il existe toutes formes de désorganisatons : petites, moyennes, grandes, isolées, combinées… En médecine de l’Energie, certains patients se présentent avec un bon niveau d’organisation, mais cherchent à l’améliorer encore. On peut prévenir une désorganisation en agissant en préventif sur l’énergie. Sinon, on en est réduit à agir en curatif, quand la désorganisation et la souffrance sont déjà installées. La fonction principale de l’organisation étant l’adaptation, toute désorganisation va se traduire aussi par une désadaptation (physique, émotionnelle, mentale et/ou sociale).

 

Le deuxième signe de tout trouble fonctionnel est lié à l’altération du champ énergétique, et donc à l’altération de ses fonctions, qui sont d’assurer le dynamisme, l’activité, les mouvements, l’évolution. Un système sans énergie, à l’image d’une voiture sans essence ou d’un appareil électrique sans électricité, voit son dynamisme, sa force diminuer et finalement disparaître, son activité cesser. Un système sans énergie s’immobilise et se retrouve en impossibilité de changer. Ce n’est pas que le système ne veuille pas changer, c’est qu’il ne le peut pas. Ce n’est pas une question de mauvaise volonté, c’est une question d’absence d’énergie.

 

Tout trouble fonctionnel dans un système vivant se manifestera donc, à la fois, par une désorganisation et par une impossibilité de changer, ou immobilisme.

[1] En 1842

[2] Traditionnelle : issue d’une tradition, comme l’acupuncture, la médecine ayurvédique, entre autres.

[3] Médecine moderne : par opposition à médecine traditionnelle.

Quand on s’efforce d’évaluer l’énergie d’un système vivant, on cherche à déterminer son niveau d’énergie. C’est le bilan quantitatif. Si le système dispose de toute son énergie, il est en plénitude. Sinon, il est en pénurie. Entre les deux, il y a tous les degrés possibles.

 

L’évaluation de l’énergie d’un système vivant n’est complète qu’avec son bilan qualitatif. Ce thème sera traité plus loin.

 

La pénurie d’énergie dans un système vivant se reconnaît à la coexistence d’une désorganisation et d’un immobilisme. Un système vivant est désorganisé et reste désorganisé malgré tous ses efforts pour évoluer. Les exemples de systèmes vivants en pénurie abondent. En médecine, ces patients qui souffrent depuis tellement longtemps de leur intestin (colon irritable, diarrhée chronique, séquelles d’opération ou d’accident…), ou de leur vessie (cystites à répétition…), ou de leur cœur (palpitations, douleurs thoraciques…) ou toute autre pathologie. En sociologie, nous avons l’exemple typique de pénurie avec la Colombie : ce pays souffre d’une désorganisation impressionnante et d’un impossibilité de changer désespérante. Ce pays est le modèle de la pénurie d’énergie, un cas d’école. Comment expliquer autrement la persistance des mêmes comportements d’échec (processus de paix, lutte sans fin contre la corruption, contre les inégalités sociales, par exemple), et l’absence de force d’influence de ceux des Colombiens qui souhaitent un changement ? Une prise de conscience par les Colombiens de ce fait difficilement réfutable que leur pays souffre de pénurie d’énergie sera nécessaire pour que s’amorce un changement, et elle en sera la première étape.

 

Une fois conscient que ses souffrances sont en relation avec cette pénurie d’énergie, tout système vivant (un individu, un patient, une famille, un pays, la Colombie, l’humanité…) qui, réellement, recherche un changement, s’ingéniera à trouver la manière de se procurer les énergies et les informations nécessaires à la correction de cette pénurie.

 

L’immobilisme, l’impossibilité de changer se corrigent en apportant au système les énergies qui lui manquent. Si ces énergies sont effectivement reçues, le système peut de nouveau changer, évoluer, se mouvoir, il retrouve le dynamisme et l’activité qui vont permettre le changement. L’apport d’énergies à un système est la condition sine qua non du changement.

 

La désorganisation se corrige en apportant au système les informations qui lui manquent et en éliminant les informations qui ne lui conviennent pas. Si ces informations sont effectivement reçues ou gérées, le système peut de nouveau se réorganiser et il retrouve son adaptabilité. L’apport d’informations à un système et leur gestion sont la condition sine qua non de sa réorganisation.

 

Un exemple aidera à fixer davantage les idées : celui du labyrinthe. Pour sortir d’un labyrinthe il faut, à la fois, avancer et s’orienter. Pour avancer il faut des énergies, pour s’orienter, des informations. S’il manque les unes ou les autres ou les deux ou s’il y a présence d’informations erronées, il est impossible d’en sortir. Nombreux sont les systèmes vivants humains qui ne trouvent pas la sortie.

 

Ainsi tout système vivant qui se prêtera à ces apports d’énergies et d’informations s’extraira peu à peu de la pénurie et progressera ainsi vers un autre état énergétique, nettement plus favorable, nettement plus agréable, mais beaucoup plus rare : la plénitude. Cet état de plénitude est l’état normal et souhaitable des systèmes vivants humains (individuels et collectifs), mais n’est pas leur état habituel. Leur situation habituelle, dans l’état actuel de l’humanité, et depuis déjà bien longtemps, est la pénurie. Situation habituelle mais complètement anormale.

 

Vivre en plénitude est le résultat d’un choix, d’un travail et d’un effort soutenu. Un choix individuel s’il s’agit d’une personne, un choix collectif, si, par exemple, il s’agit d’un pays. Passer de la pénurie à la plénitude représente une lutte contre un sorte de gravité, cela ne s’obtient pas tout seul, par l’opération du Saint-Esprit. Cela suppose un choix, une détermination, des efforts et des combats, et de l’aide. Cette dernière, il faut savoir la demander, la choisir et la recevoir. L’aide concerne les données théoriques et pratiques qui permettront de s’y retrouver et de progresser.

 

Les êtres humains comme la Colombie n’ont pas l’énergie qu’ils devraient avoir. Ils sont en pénurie. Ils ne souffrent cependant pas d’un vide total, d’une extinction complète, ce qui équivaudrait à la mort. On peut, d’une certaine manière évaluer la quantité d’énergie des humains. Cette évaluation amène à dire que le bilan énergétique moyen est de l’ordre de 45 à 60%. Ceci signifie que les êtres humains ne disposent en moyenne que d’un peu plus de la moitié de leur énergie normale. On peut dire qu’ils ne sont donc pas dans une pénurie absolue, certes. Mais dans une pénurie suffisante pour vivre mal, mais sans s’en rendre compte, puisque, sommes toutes, il y a quand même de l’énergie et que, de toute façon, la plénitude n’est pas un référent habituel.

 

Un niveau aussi bas d’énergie nous expose à être en permanence victimes, à ne jamais pouvoir trouver les ressources nécessaires aux changements que nous souhaitons. En quelque sorte, « à danser sans cesse des petites musiques que nous n’avons pas envie de danser ». Sur cette Terre en effet, ceux qui font la loi, ce sont les dictateurs, les bourreaux, les violents et les corrompus. Ils dictent leur loi, et tout le monde « danse ». Nous payons des impôts de guerre, alors que nous ne voulons pas la guerre, l’hôpital ne fonctionne pas parce que des corrompus ont volé l’argent, plus de 4000 familles attendent dans l’angoisse un être cher séquestré, etc. Et dans ce monde, les dictateurs ne sont presque jamais punis. Il est clair que si, consciemment ou inconsciemment, nous choisissons d’être victimes, le mieux, alors, est de ne pas avoir d’énergie. Le résultat ne se fera pas attendre.

 

Si, au contraire, nous sommes saturés du cauchemar, que nous ne nous reconnaissons plus comme victimes (de la maladie, ou de La Belle-mère, ou du guérillero…), que nous voulons nous libérer et revivre, il nous faut alors croître en énergie, positiver notre bilan d’énergie (augmenter les entrées, diminuer les sorties, améliorer le rendement). Actuellement, vu la situation de l’humanité et ce qui attend nos enfants, cette idée de croître en énergie n’est pas farfelue, bien au contraire. L’utopie, ce n’est pas de s’efforcer d’atteindre une plénitude, l’utopie, c’est de penser qu’avec le pauvre niveau d’énergie qui est le nôtre en ce moment, nous allons changer notre situation, nous réorganiser, nous harmoniser et assurer un quelconque avenir à nos enfants.

 

Il est tout à fait légitime de penser en termes de plénitude, il est tout à fait normal de s’occuper de son énergie (son énergie personnelle comme celle de sa famille ou de son pays). L’énergie est une REALITE, une réalité subtile, certes, mais une réalité. Et ce n’est pas « le dernier wagon du train », c’est la « locomotive ». S’inspirant d’A. Malraux[1], on peut dire : « Le XXI° siècle sera le siècle de l’énergie (et de sa plénitude) ou il ne sera pas. »

[1] André Malraux (1901-1976), écrivain français, homme politique, compagnon du Général de Gaulle.

Il y a des personnes qui, appelées à être lucides, se contentent d’être intelligentes

Luis Enrique Mejía

 

L’humanité souffre beaucoup. Tous ceux qui s’intéressent à elle et se penchent sur son état décrivent de manière très documentée, des quantités de manifestations de cette souffrance : criminalité, pauvreté, répartition inique des richesses, corruption, crise du monde rural, manque de leaders, passivité, etc.[1]La liste des symptômes parait malheureusement variée et interminable. Avec une constante : l’immobilisme. Rien ne change, c’est toujours la même situation, c’est toujours la même histoire brutale qui se répète inlassablement.

 

Des très nombreuses observations qui se font de la situation de l’humanité, il en est une de première importance qui devrait être faite parce qu’elle permettrait d’y voir beaucoup plus clair. Mais, paradoxalement, cette observation de base, fondamentale, presque évidente et, surtout, tellement lourde de conséquences, jusqu’à présent, il semble que personne ne l’ait faite.

 

[1] PNUD, Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo. Informe Nacional de Desarrollo Humano 2003. Callejon con salida. Site Internet de PNUD Colombia, 2003.

 

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