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mardi, 25 avril 2017 21:44

La respiration

La respiration est une fonction physiologique fondamentale qui possède cette propriété originale d'être la seule de tout l'organisme qui soit à la fois dépendante et indépendante de notre volonté, consciente et inconsciente. Je peux prêter attention à ma respiration, en être conscient, et la modifier à volonté. Mais si je cesse d'y prêter attention, je continue à respirer, c'est un automatisme inconscient qui la prend en charge. Cette position de pont entre le conscient et l'inconscient est connue de tous les mystiques et mise à profit par eux pour l'exploration et le contrôle de l'inconscient, et pour l’établissement d’un contact entre les deux. Le conscient ne peut pas contrôler directement l'inconscient mais, par le jeu de la respiration, il le peut indirectement. Il peut obtenir des changements profonds. C'est pour cela que les yogis et les religieux de toutes les traditions y prêtent tellement attention et c’est pour cela que le terme spiritualité a la même racine que le mot respiration.

 

Nous sommes des sous respirateurs chroniques : jamais, ou presque, nous ne vidons complètement les poumons. De même, jamais, ou presque, nous ne faisons le plein, nous ne renouvelons l'air de nos poumons. Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez fait consciemment trois inspirations et trois expirations complètes successives ?

 

En médecine, on appelle capacité résiduelle la différence entre le volume pulmonaire total utilisable et le volume couramment utilisé dans nos activités (de sédentaires, pour la majorité d’entre nous). Si on ne l’a pas appelée capacité restante, c’est peut-être pour insister sur les résidus qui ne peuvent manquer de s’y trouver, et que nous aurions tout intérêt à éliminer périodiquement en prêtant bien attention à notre respiration. Les poumons sont, comme le foie, l’intestin, le rein et la peau, des émonctoires, c’est-à-dire des organes chargés d’éliminer les déchets de l’organisme. Ne serait-ce que pour faire jouer à plein cette fonction de purification et de dynamisation du corps, nous aurions déjà intérêt à prêter attention à notre respiration et à nous livrer à des exercices de concentration sur le souffle.


La concentration sur la respiration est une pratique très simple mais exigeante. Il s'agit seulement de prêter attention à ce que l'on est en train de faire, de s’extraire des distractions extérieures pour porter toute son attention sur ce qui se passe quand on respire : le murmure de l’air qui pénètre les poumons, les mouvements de la cage thoracique, la sensation de bien-être qui accompagne l’oxygénation du corps… Elle peut se faire sans nécessairement en changer le rythme, ni même l'amplitude. Elle doit se faire en respectant son propre rythme, et toujours par le nez, à l’inspiration comme à l’expiration. On cherchera à ne pas faire de bruit en respirant. On s’efforcera de veiller à la souplesse des transitions entre inspiration et expiration, en évitant les saccades, surtout si l’on pratique aussi des rétentions d’air. Une séance de respiration ne devrait pas durer moins de quinze minutes (montre en main)

 

La respiration produit ainsi des effets physiques extrêmement appréciables, en termes de dynamisation, de purification et de pacification, qui justifieraient déjà à eux seuls une attention particulière. A cela s’ajoute que, comme support simple de concentration, elle nous permet de nous rapprocher de notre propre Centre, de faire un pas vers notre Maître Intérieur et contribue ainsi, de manière agréable, au réveil de la force Yin en nous et à notre rééquilibration.

 

Il faut cependant toujours mettre en garde contre les excès. Il existe dans cette discipline du Yoga qui s’intéresse particulièrement à la respiration (le Pranayama) différentes modalités de respiration qui génèrent leurs propres effets mais qui ne peuvent être poussées loin que sous la surveillance d’un maître expérimenté. Dans le cas contraire, et étant donné l’efficacité de ces méthodes, des accidents peuvent survenir.

 

Une autre pratique classique du Yoga, parfois associée aux exercices de respiration est la concentration sur la répétition d’un mantra.

mardi, 25 avril 2017 21:44

Les mantras

Importance des mantras

 

Les mantras sont des supports de concentration bien particuliers. Leur existence et leur importance sont arrivées à la connaissance des occidentaux au fur et à mesure que ceux-ci découvraient les richesses de la spiritualité orientale. Et la prise de conscience de l’importance des mantras n’est pas le moindre des cadeaux qu’a permis ce rapprochement.

 

Pour les orientaux, le but de la vie est la libération spirituelle, c’est-à-dire la réalisation d’un état de fusion de l’âme individuelle avec l’Ame Universelle. Dans le contexte chrétien, ce serait l’équivalent de l’entrée dans le « Royaume de Dieu », la réalisation de l’état de sainteté, dans le contexte soufi, ce serait l’Homme de Lumière. L’état dans lequel se retrouve le libéré vivant (Jivan-Mukta ou Siddha) n’a rien à voir avec notre niveau de conscience habituel : si notre conscience habituelle nous donne accès à une réalité ordinaire, fragmentée, limitée, confuse, la conscience du Jivan-Mukta est toute imprégnée d’unité, de perfection, de beauté, d’amour et de puissance. Roberto Assagioli, l’un des chefs de file de la psychologie transpersonnelle (forme de psychologie qui admet l’existence d’une réalité supérieure à l’humain et qui en étudie l’influence sur toutes les dimensions de l’être) évoque ainsi cette conscience[1] : « On peut … se réjouir à l’avance en pressentant l’état de conscience de l’être qui a atteint la réalisation spirituelle. Cet état de conscience est caractérisé par la sérénité, la joie, un sens de sécurité profonde, de puissance intérieure, de compréhension éclairée et de rayonnement d’amour. Dans ses plus hauts aspects, c’est la réalisation de l’Etre essentiel, c’est la communion et l’identification avec la Vie Universelle.»

 

Or, selon Shri Ramakrishna[2], on peut distinguer cinq types de Jivan-Mukta : le libéré par inspiration reçue en rêve (svapna-siddha), le libéré arrivé par la voie d’un mantra (mantra-siddha), le libéré arrivé soudainement, comme s’enrichit un homme qui découvre un trésor (hathât- siddha), le libéré arrivé par la seule grâce de Dieu (krîpa-siddha) et enfin ceux qui ont toujours été parfaits (nitya-siddha). Il apparaît, dans cette classification, que les seuls libérés dont la libération ne dépend pas d’un « accident » (heureux accident, bien sûr) mais d’un travail, ont été ceux qui ont eu recours à un mantra. C’est dire l’importance que peuvent avoir ces supports de concentration. Si des gens aussi adonnés à la vie intérieure et aussi déterminés prêtent aux mantras une telle valeur, c’est qu’il y a derrière ces instruments une richesse qu’on ne saurait négliger quand on est à la recherche de moyens de transformation simples et efficaces.

Définition

Nous emprunterons  à André Padoux[3] la Belle définition qu’il donne des mantras : « Le mot mantra est fait sur la racine sanskrite man (« penser ») avec le suffixe tra servant à former les mots qui désignent des instruments ou des objets. Ce serait donc un instrument de pensée, mais d’une pensée spécialement intense et efficace, car porteuse de toute l’énergie de la parole. »

 

L’auteur de cette définition insiste d’emblée sur ce qui lui semble une caractéristique fondamentale des mantras, l’efficacité. Celle-ci est liée à une énergie, celle de la parole. Dans le contexte chrétien, cette puissance est attribuée, de manière analogue, au « Verbe ». On connaît du « Verbe » sa puissance créatrice.

 

Padoux continue de la sorte : « On pourrait définir les mantras, dans leur usage le plus général, comme des formules, syllabes ou sons, isolés ou groupés, pourvus ou dépourvus de sens littéral, qui représentent ou, plus exactement, qui sont la forme phonique, la plus haute et la plus puissante, de divinités ou d’entités naturelles ou surnaturelles et qui, par-là, sont chargés d’une efficacité considérable, utilisable, conformément à des règles précises, par ceux qui y sont habilités. »

 

L'auteur revient sur cette « efficacité considérable » des mantras et sur leur réalité profonde : ils ne sont pas la représentation d’une force, ils sont cette force même. Il dit bien que le mantra n'est pas une représentation de la divinité mais bien la réalité de la divinité, sa partie tangible, accessible. Si on compare une divinité, ou une force, à un iceberg, le mantra en est la partie émergée, visible. Ou plutôt, audible. C’est dire encore leur importance et leur caractère pratique. On n’est pas dans le domaine de la spéculation mentale, mais bien dans celui de jeux concrets de forces réelles.

 

Les mantras sont des instruments de contact avec une réalité d’un autre ordre. Ils sont des éléments placés plus haut que les pensées dans la hiérarchie de nos moyens de connaissance ; ils permettent donc une connaissance immédiate (sans médiateur) d’une réalité supérieure, alors que les pensées, qui ne sont que des médiateurs, ne peuvent nous offrir tout au plus que des représentations de cette réalité, comme la carte ne sera jamais autre chose que la représentation du territoire.

 

De son côté, Shrî Aurobindo donne du mantra cette définition[4] : « La théorie du mantra est que c’est un mot né des profondeurs secrètes de notre être où il a été couvé par une conscience plus profonde que la conscience mentale éveillée et enfin projeté au dehors, silencieusement ou par la voix – le mot silencieux considéré comme plus puissant peut-être que le mot parlé – précisément pour un but de création. Le mantra peut non seulement créer en nous-mêmes de nouveaux états subjectifs, modifier notre être psychique, révéler une connaissance ou des facultés que nous ne connaissions pas auparavant, il peut non seulement produire des résultats semblables dans d’autres esprits que celui qui le prononce, mais encore il peut produire dans l’atmosphère mentale et vitale des vibrations qui ont pour effet des actions et même l’apparition de formes matérielles sur le plan physique. L’emploi védique du mantra n’est qu’une utilisation consciente de cette puissance secrète du verbe. »

 

Nous retrouvons dans cette définition la référence à cette origine profonde du mantra, plus profonde que le mental. Le mantra est ici aussi considéré comme d’une autre nature que la pensée et son indiscutable puissance créatrice réaffirmée.

 

John Blofeld[5] relate les réponses que lui faisait un vieux sage : « Les mots chargé de sens sont tout juste bons pour l’usage ordinaire, car ils ne sont pas assez « puissants » et se mettent en travers de notre route comme des écueils pour faire chavirer le navire. Mais les mots chargés de puissance ne révèlent jamais leur vraie signification. Il est donc préférable de ne pas chercher cette signification et de rester libre d’esprit. » Il témoigne plus loin : « Un vieux moine, en réponse à ma question sur la source de quiétude et de sérénité représentée par les mantras, m’affirma que les sonorités permettent à l’esprit, d’une façon mystérieuse et par voie détournée, de saisir son affinité cachée avec le Tao, la Source de l’Etre.[6] »

 

Dans ce texte il est encore une fois fait mention de la puissance des mantras, qui ne fait absolument aucun doute à celui qui s’y est familiarisé. Et l’on les retrouve comme instruments de contact avec l’Etre Profond, la Source d’Unité en chacun.

 

Un mantra est donc un instrument simple de contact avec sa propre Essence. La pratique de la répétition d’un mantra est une technique simple et efficace de transformation. Cette technique est, comme nous le verrons, particulièrement adaptée à l’époque moderne.

 

Le japa-yoga

Le japa-yoga est une technique de base du yoga. Il consiste en la répétition comptabilisée d'un mantra, dans le but d'atteindre un but bien défini : un certain nombre de répétitions. Avec la répétition du mantra s’accumule l’énergie, la puissance du mantra.

 

La comptabilisation est un moyen d’évaluation de cette puissance. Une personne qui aurait répété dix millions de fois un mantra se différencie notablement d’une autre qui ne l’aurait fait que cent mille fois. Cette comptabilisation est aussi le moyen d’assurer un suivi et une régularité à sa pratique. Cette comptabilisation se fait au moyen d’un chapelet appelé un mala. Traditionnellement, les malas sont composés de 108 perles. Ce nombre est un nombre sacré, il correspond à neuf fois douze. Chaque pratiquant fixe lui-même (ou selon les indications de son maître) le nombre de répétitions quotidiennes qu’il s’engage à faire et, avec discipline et persévérance, se tient à son programme. Il note au jour le jour le résultat de son travail dans un cahier de japa.

Le japa-yoga est ainsi une discipline de vie intérieure simple mais exigeante qui permet à l’aspirant de progresser avec mesure sur la voie de sa transformation en s’appuyant sur la puissance des mots sacrés.           

 

Essai de compréhension du fonctionnement des mantras

  1. Pourquoi la répétition ?

 

La première question que se pose toute personne qui aborde le thème des mantras est le pourquoi de la répétition ; pourquoi tant de répétitions ? Quelle est la raison qui pousse à un travail aussi apparemment monotone ?

 

Il semblerait que la réponse à cette interrogation est que la répétition de petites impulsions est le moyen de vaincre l’inertie de la personnalité, celle particulièrement de l’inconscient. L’inconscient est inerte, il résiste au changement. Même si consciemment nous sommes intimement convaincus que nous devons opérer tel ou tel changement dans nos vies, l’inconscient va faire barrière à ce changement, il va mettre des bâtons dans les roues, il va offrir toutes sortes d’obstacles qui vont finalement étouffer toute transformation. Une personne qui veut se dédier à sa transformation ne peut pas sous-estimer cette réalité, au risque de voir se noyer dans cette inertie toutes ses prétentions au changement. Il en est de même pour l’inconscient collectif : dans une société, il y a aussi un ensemble de jeux de forces qui vont sans cesse, et de manière désespérante, s’opposer au changement. Ceci est une réalité qu’il faut reconnaître et prendre en considération. La répétition de petites impulsions est un moyen de vaincre cette difficulté. Prenons un exemple : Le vélo est retourné, nous faisons tourner la roue arrière à toute vitesse, le jeu consiste à freiner complètement cette roue avec la main. Nous ne pouvons pas procéder d’un seul coup, nous nous brûlerions la main. Il nous faut opérer par petits coups répétés. Une fois la roue arrêtée, si nous voulons la relancer à la main, il nous faudra aussi procéder par petits coups successifs, de plus en plus rapides pour donner à la roue sa plus grande vitesse de rotation.

 

Il en est de même pour tout ce qui a trait à nos vies. Des composants de notre personnalité sont inertes et vont systématiquement s’opposer au changement que pourtant nous souhaitons ardemment. C’est pour cela qu’ « enseigner, c’est répéter », qu’ « éduquer, c’est répéter », qu’ « apprendre, c’est répéter ». C’est pour cela que la pratique des mantras, qui consiste à introduire dans sa vie une force nouvelle de changement, est basée sur la répétition. Par la répétition incessante du mantra, le pratiquant se trouve lié à l'énergie du mantra qu'il assimile peu à peu.

 

  1. Les mantras, condensés d’énergies et d’informations.

 

Depuis toujours, ceux qui les connaissent d’expérience ont reconnu aux mantras une efficacité parfois considérable (inversement ceux qui n’en ont pas l’expérience n’ont évidemment rien perçu de cette efficacité). Il semble bien cependant que les explications de cette efficacité soient toujours restées floues, qu’on n’ait jamais disposé de moyens suffisants et convaincants pour expliquer le mode d’action des mantras.

 

L’époque actuelle offre peut-être de nouveaux moyens de compréhension de ce phénomène étrange mais bien intéressant que sont les mantras. Notre époque a vu l’apparition des sciences et techniques de l’information. La communication sous de nombreuses formes (téléphone portable, satellites, Internet…) a pris un essor considérable. En se fondant sur des analogies, on pourrait avancer que les mantras sont des condensés d’énergies et d’informations. Un mantra de guérison est chargé d’informations de guérison, que celui qui le répète assimile petit à petit, un mantra d’harmonisation est chargé d’informations harmonisantes, et ainsi de suite. Chaque mantra contient d’une part une ou des informations spécifiques, et d’autre part une certaine quantité d’énergie, une certaine force qui va promouvoir un changement, un mouvement. Ce serait pour cela que la sensation qu’éprouvent les pratiquants du japa-yoga est bien souvent, en fin de pratique, celle d’une force nouvelle, et d’une lumière nouvelle. Et toujours un enrichissement.

 

Tout se passe comme si le pratiquant était un ordinateur individuel branché sur « la Mémoire Centrale de l’Univers[7] », en réception, et recevant d’elle toutes les énergies dont il a besoin pour changer sa situation et toutes les informations dont il a besoin pour savoir comment la changer. Le pratiquant, en quelque sorte, fait « le plein ». Il télécharge des énergies et des informations, celles qui sont contenues dans le mantra qu’il répète. Il est en réception, en conscience « coupe », comme un fruit au soleil. Il ne fait rien. Il se contente d’être là et de recevoir. Il se soumet à l’influence du mantra. Et s’enrichit au fur et à mesure de sa pratique. Et se transforme, comme le fruit. C’est pour cela qu’on reconnaît aux mantras ce caractère magique : c’est parce qu’ils exercent bien une force, mais une force Yin.

 

On se souvient bien qu’un être vivant ne se nourrit pas que de substances (aliments, eau, air…). Nous avons vu qu’un être vivant ne fonctionnera bien que s’il alimente aussi son champ énergétique des énergies convenables et son organisation des informations adaptées. La pratique des mantras est ainsi une manière d’enrichir à la fois notre champ énergétique et notre organisation, de nous dynamiser, et de nous réorganiser. La pratique des mantras semble être un moyen simple d’optimiser notre fonctionnement individuel (et, par conséquent, collectif). On imagine que ce processus n’a pas de limite supérieure.

 

Personne actuellement n’achèterait un ordinateur qui n’aurait pas de possibilités de se connecter à Internet, qui n’aurait pas de modem. Un pratiquant du japa-yoga est quelqu’un qui exploite cette possibilité de se connecter avec une autre source d’énergies et d’informations que celle qu’offre la vie courante, dans une réalité bien ordinaire. C’est ce que voulait dire Shri Aurobindo quand il parlait de cette « conscience plus profonde que la conscience mentale éveillée ». C’est de cette conscience profonde ou supérieure que le pratiquant extrait « cette puissance secrète du verbe. »

 

  1. Le « Supramental».

 

La personnalité de l’être humain (ou ego) se compose de plusieurs constituants. Le plus évident est le corps physique. Mais il y a d’autres « corps ». Par analogie sémantique, on utilisera le terme de « corps » émotionnel, pour décrire le vaste monde de la vie émotionnelle et affective de l’être humain, ainsi que celui de « corps » mental pour faire référence au tout aussi vaste et agité monde de sa vie intellectuelle et mentale. Précisons qu’on entendra par « âme » ou « psyché » (selon qu’on préfère le latin ou le grec) l’ensemble de ces deux derniers corps, émotionnel et mental. Le corps physique est visible, tangible. Les corps émotionnel et mental ne le sont pas. La médecine s’occupe du premier, la psychologie et la psychiatrie des deux autres. Ces trois « corps » ne sont pas les seuls composants de la personnalité. Il en est un autre, dont s’occupe la sociologie : le corps social. Nous vivons dans le même monde, mais dans ce monde, chacun a le sien. Chacun a sa famille, son réseau de relations, ses « autres », sa maison, son chien… Tous ces éléments varient selon la personnalité de chacun. La personnalité est l’ensemble de ces quatre « corps ».

 

Les sages de toutes traditions insistent en permanence sur une donnée fondamentale : un être humain ne se résume pas à sa personnalité. Et la cause principale de souffrance des êtres humains est l’identification à leur personnalité. C’est-à-dire le fait de croire qu’on est cette personnalité, que l’être humain n’est que cela, une personnalité, avec ses différents composants. Cette croyance mène ainsi au culte de la personnalité, avec tous les déséquilibres et les souffrances que l’on sait. Les sages de toutes traditions invitent toujours à considérer que la personnalité, c’est ce que nous avons et non pas ce que nous sommes. C’est ce que nous avons comme instrument pour nous manifester dans ce monde. Ce que nous sommes est d’une autre nature que la personnalité. C’est ce que les traditions appellent l’Esprit, ou Moi Suprême, ou Soi, ou Brahman, ou Tao, ou Conscience Universelle, ou Maître Intérieur. L’invitation est toujours la même : nous identifier avec ce que nous sommes et non avec ce que nous avons. Investir plus sur le Réel (le Maître Intérieur) que sur l’illusoire (la personnalité), sous peine de patauger éternellement dans l’illusion d’une personnalité éphémère. L’être humain ne se limite pas à sa personnalité avec, par ordre de « densité » décroissante, le corps social, le corps physique, le corps émotionnel et le corps mental ; il y a aussi, au-dessus, et encore plus immatériels et diaphanes le ou les corps supérieurs, l’Essence même de l’être, le Supramental. Il y a tout lieu de penser que les mantras sont des instruments de contact avec ces plans supérieurs et qu’ils permettent justement l’infusion dans la personnalité de cette Chaleur (énergies) et de cette Lumière (informations) des plans supérieurs. Ils sont des instruments simples et efficaces de contact avec le Supramental. Ils sont donc un moyen habile et efficace d’exercer un contrôle à la fois sur le monde des idées (le mental) comme sur celui des émotions. Dans un monde qui souffre tant de l’hypertrophie du mental[8] (les idéologies, les confessions), les mantras sont un moyen simple de reprendre le contrôle sur les idées, de les shunter, de rééquilibrer la balance tête-cœur, intellect-sensibilité, Yang-Yin.

La répétition d'un mantra est un procédé souverain pour agir sur ses propres profondeurs, pour favoriser l'émergence des richesses cachées au fond et au sommet de son être. Les mantras permettent le contact entre le Maître Intérieur et la personnalité. Ils sont le baiser du Prince à La Belle endormie.

 

  1. Télécharger un monde nouveau

Prenons un exemple : les êtres humains aiment les voyages et ont besoin de transporter en permanence des quantités d’objets (nourriture, produits de toute nature…). Le déplacement et le transport sont importants pour eux. Mais cette question du transport a sa contrepartie : accidents, pollution, bruit, épuisement des réserves de combustible… Ce que nous connaissons actuellement du transport est un transport de type « Age de fer ». Les êtres humains sont contre le mur : dans moins d’un siècle, il n’y aura plus une goutte de pétrole. Il ne s’agit pas de renoncer au transport. Il s’agit pour eux d’élaborer, de mettre au point un transport de l’« Age d’or ».

 

Comment se présente un tel transport, sans accidents, sans pollution, sans épuisement des réserves naturelles ? Il se trouve que nous avons toutes les informations et les programmations de l’« Age de fer » en nous ; par contre, si nous voulons un « Age d’or », nous avons beau chercher, ces informations semblent ne pas exister en nous. Ou elles se sont perdues, ou elles ont été effacées. Toujours est-il que nous avons du mal à imaginer ce qu’est l’« Age d’or » du transport, et de la même manière ce qu’est celui de l’économie, celui de l’agroalimentaire, celui de la médecine, etc.

 

Pour résoudre des problèmes de ce genre, il va bien falloir que les êtres humains se connectent, maintenant qu’ils ont compris qu’il est possible de le faire, avec une source valable d’informations et d’énergies. Il va bien falloir qu’ils téléchargent leur monde nouveau, leur « Age d’or ». Il va bien falloir qu’individuellement ou collectivement il y ait des récepteurs humains qui soient correctement connectés à la « Mémoire Centrale de l’Univers », pour télécharger les énergies et les informations correspondant à ce qu’ils veulent vivre. Sinon d’où nous viendraient, d’où nous viendront les solutions ? Si c’est du Supramental dont il est question, les mantras seront les instruments parfaits pour remplir ce rôle de connexion.

 

 

Le Mantra Universel : le son mystique OM (ou AUM)

 

Le monosyllabe a une étrange capacité d’immensité : mer, nuit, jour, bien, mal, mort, oui, non, Dieu, etc.


 

Victor Hugo.

Le son OM est un mantra. Mais le son OM n’est pas un mantra comme les autres : il est le Mantra Universel. En effet, il est connu universellement comme la synthèse de tous les mantras, le Maître-mantra. « Tous les mantras contiennent le mot AUM, aux yeux des hindous le plus sacré des vocables humains, qui est admis par toutes les écoles et toutes les sectes comme représentant le divin sous quelque aspect qu’on puisse le concevoir. [9]»

 

Si les mantras sont les rayons, le son OM est le centre de la sphère, leur point commun. Si les mantras sont les couleurs de l’arc en ciel, le son OM est la lumière blanche. C’est pour cela que, bien que le son OM n'ait pas de sens spécialement défini, on peut l'associer aux notions d'Unité, de Totalité, d'Absolu et de Perfection. Il est au-delà de toute division possible. Swâmi Vivekânanda disait : « Il y a dans l’Inde une théorie d’après laquelle il aurait existé une langue primitive tout à fait naturelle, appelée devavâni (voix divine)  qui aurait été celle des grands maîtres, mais qui, ensuite, toujours davantage modifiée, en serait arrivée à former les différents langage. La plupart des mots de cette langue céleste originale se seraient mélangés ou auraient été perdus, mais il en resterait quelques-uns encore. Aum est l’un des plus grands qui nous restent et il signifie Dieu. » OM est antérieur, supérieur et en amont de la tour de Babel.

 

Le son OM n'est pas lié à une divinité particulière. Au contraire, il représente la synthèse de toutes les aspirations à l'unité, la synthèse de tous les visages de Dieu. Il est le Nom (caché) de Dieu. Il est le point commun à toutes les religions, la prière commune à toutes les religions, leur point d’origine, d’unité et de réintégration, l’alpha et l’oméga[10]. Si le phénomène religieux est un diamant, chaque religion est une facette de ce diamant. Chaque religion est un angle de vue différent sur le même diamant. Une vision de l’Absolu marquée par son contexte culturel, par son histoire. Le Mantra Universel OM relie l’être humain à la totalité du Diamant d’Unité, au-delà de toute division.

 

Swâmi Vivekânanda disait : « Le commentateur dit que le mot qui manifeste Dieu est « Aum ». Pourquoi donne-t-il tant d’importance à ce mot ? Il y a des centaines de mots qui désignent Dieu. Une même pensée se rattache à des milliers de mots. L’idée « Dieu » est rattachée à des centaines de mots, dont chacun est un symbole de Dieu. Fort bien ! Mais entre tous ces mots on doit pouvoir établir une sorte de généralisation ; on doit trouver à tous ces symboles un même substrat, une base commune. Ce qui est le symbole commun à tous sera le meilleur et les représentera vraiment tous…Nous voyons qu’autour de ce mot  Aum se sont rassemblées toutes les conceptions religieuses différentes de l’inde ; toutes les idées religieuses diverses de Védas se sont réunies autour de ce mot Aum. En quoi cela intéresse-t-il l’Amérique, l’Angleterre ou un pays quelconque ? Simplement en ceci que le terme a été conservé à toutes les étapes du développement religieux dans l’Inde, qu’on l’a employé pour désigner toutes les conceptions diverses se rapportant à Dieu. Les monistes, les dualistes, les mono-dualistes, les séparatistes et même les athées se sont emparés de cet Aum. Aum est devenu le symbole unique des aspirations religieuses de la grande majorité des êtres humains. Prenez par exemple le mot Dieu. Il ne joue qu’un rôle limité ; lorsque vous désirez aller au-delà, il vous faut ajouter des adjectifs pour le rendre Personnel, ou Impersonnel, ou Absolu. Il en est de même des mots qui désignent Dieu dans toutes les autres langues ; leur sens est très borné. Le mot Aum, par contre, est entouré de toutes les significations, et comme tel, il devrait être accepté par tous

 

Qui dit religion dit prière. On doit bien constater que, depuis des millénaires, les religions de l'humanité, dont le rôle est de ramener, par la prière, l'être humain à l'unité originelle, souffrent toutes de divisions et d'oppositions, et sont toutes devenues des générateurs de dualité, de guerre et de souffrance. On doit bien aussi déplorer que si toutes les religions parlent de prière et d’unité, paradoxalement elles ne se sont jamais mises d'accord sur une prière commune. Tout comme les couleurs de l’arc-en-ciel ont une origine commune, la lumière blanche, les religions de l’humanité ont aussi une origine commune : le principe divin. Le son OM, par sa profondeur, par sa simplicité et sa totale accessibilité à tous, est naturellement la formule d'unité entre les hommes, les peuples, les religions. Le son OM est leur fréquence commune. S’établir dans le OM, c’est se mettre au diapason, c’est s’offrir la possibilité de trouver l’accord avec les autres et la Nature. On retrouve le OM dans l'AMEN des juifs et des chrétiens et dans l'AMIN des musulmans. On pourrait bien imaginer que les dévots de chaque religion consacrent du temps à leurs propres prières, mais aussi à la prière commune, oeuvrant ainsi au rapprochement entre tous les courants religieux. Ils affirmeraient ainsi, en acte, leur désir d'unité. Et l’on peut très bien imaginer, dans le contexte mondial actuel, le recteur d’une mosquée pratiquant cette prière d’unité en compagnie d’un rabbin, d’un prêtre, d’un yogi. Si les idées, les concepts, les interprétations, les confessions, les traditions opposent et divisent, la pratique du Mantra Universel OM unit les différentes traditions et établit progressivement entre elles tous les ponts nécessaires à leur accord et à leur compréhension mutuelle.

 

Les chrétiens qui voudraient en savoir davantage sur ce mantra pourraient s'inspirer de ce qu'en dit Henri Le Saux, à la fois moine dominicain et swâmi hindou, dans son livre : "Eveil à soi, éveil à Dieu"[11]. Ce grand mystique présente ainsi le Mantra universel : "OM est le Mot primordial que Dieu prononça en créant. OM est Vâg, la Parole éternelle. OM est le début de toute la manifestation de Dieu. OM est à l’origine de l’univers." Plus loin, il ajoute : "OM est ce qui est d'abord entendu par l'homme quand Dieu, sortant de son silence éternel commence à lui parler. OM est aussi le dernier son que l'homme est capable de proférer quand, répondant à l'appel de l'Esprit, il se laisse introduire dans le silence de Dieu." Faisant référence à la Parole, au Verbe de Dieu, il poursuit : « Aussi justement, pouvons-nous reconnaître dans OM la Parole qui procède éternellement du silence du Père, pour reprendre le mot du bienheureux Ignace d’Antioche (Lettre aux Magnésiens, 8). C’est en cette Parole même faite chair, esprit et mot d’homme en Jésus-Christ que montent vers le Tout-Puissant toutes nos prières et toutes nos adorations…OM est toujours d’abord le symbole de l’ineffabilité de Dieu, le dernier échelon de notre montée vers lui, au plan de ce qui est exprimable. « C'est l'étai dernier, c'est l'étai le plus haut ; qui le connaît atteint le brahman.»         (Katha-upanishad, 1.2.17.) »

 

Dans le contexte chrétien orthodoxe[12], on connaît bien une pratique de répétition du Nom de Dieu, la « prière du cœur », pratique de base des moines du Mont Athos. Les Soufis[13] recherchent la communion mystique avec Allah et utilisent aussi la répétition incessante de son nom (le dhikr). Dans le catholicisme il y a une coutume qui est celle de la répétition des « mille Jésus ».

 

Ce serait une erreur de penser que le OM est un produit oriental destiné à n’être connu que des seuls orientaux. Le OM ne peut pas être limité ainsi. Le OM a réellement une dimension universelle. Il est tout autant « occidental » qu’ « oriental », sans être ni l’un ni l’autre. Il fait partie du patrimoine de l’humanité entière. On peut dire que si ce sont les orientaux qui le connaissent le mieux, c’est que la spiritualité orientale se caractérise par son orientation vers le Dieu Immanent (intérieur) quand l’Occident s’adresse plus au Dieu Transcendant, qui lui permettait de reconnaître plus facilement l’apport fondamental des mantras et du OM en particulier. Mais comme le font bien sentir les maîtres spirituels orientaux, et en particulier Swâmi Vivekânanda : « Aum est devenu le symbole unique des aspirations religieuses de la grande majorité des êtres humains… et il devrait être accepté par tous»[14]

 

Un autre grand connaisseur occidental de la spiritualité hindoue, Jean Herbert, dit : « A de très rares exceptions près, tous les maîtres spirituels attachent une importance considérable, à titre accessoire tout au moins, à cette répétition obstinée du nom de Dieu (japa) qui nous paraît, à première vue, un exercice ridiculement rudimentaire pour le développement spirituel. Shrî Râmakrishna n’hésitait pas à dire : « Dieu et son Nom sont identiques », et il précisait : « Lorsqu’on en arrive à croire à la puissance du Saint Nom de Dieu, et qu’on se sent disposé à le répéter constamment, ni discernement, ni exercice de piété d’aucune sorte ne sont plus nécessaires. Tous les doutes sont apaisés, l’esprit devient pur, Dieu lui-même est réalisé par la puissance de Son saint Nom ». Des hommes d’action, comme Vivekânanda et Gandhi, dont la puissance nous paraît parfois difficilement explicable, rendent un pieux hommage à ce qui fut pour eux la répétition du saint Nom : « La gloire du nom de Dieu, a écrit Gandhi, ne peut être prouvée ni par le raisonnement ni par l’intellect ; on ne peut en faire l’expérience que par la vénération et la foi.» Swâmi Brahmânanda écrivait : « Les mantras ont de nos jours autant de pouvoir que jamais. » Beaucoup de sages – Swâmi Râmdâs en est à notre époque un exemple frappant – sont arrivés aux plus hauts paliers de la réalisation spirituelle par la pratique exclusive du japa. Peu de temps avant la guerre, une grande revue hindoue en langue anglaise, le Kalyana Kalpataru, lançait dans toute l’Inde un pressant appel à répéter le Nom de Dieu le plus de millions et de milliards de fois possible pour écarter la lourde menace qui pesait sur le monde. Plus encore, beaucoup de grands sages hindous déclarent que le japa constitue la discipline religieuse et spirituelle la mieux appropriée à l’époque dans laquelle nous vivons. [15]»

 

Les mantras sont une réalité. Ils existent. Ils sont des instruments de vie intérieure remarquables. Le Mantra Universel est une réalité supérieure. C’est un cadeau pour l’humanité. C’est une chance. C’est un outil de transformation personnelle et collective directement disponible. C’est un soleil à côté duquel le soleil que nous connaissons paraît noir. La pratique de la concentration sur ce support si simple, accessible à tous, quels que soient l'âge, le niveau d'instruction, la catégorie sociale, apporte des bienfaits inestimables à celui qui l'expérimente ainsi qu'à son entourage. Le son OM étant Unité (ce que les Chinois nomment le TAO), il contient en lui les deux pôles Yin et Yang de la dualité. Il sert de pont entre les deux et permet leur rééquilibration. Il est le Yin suprême et le Yang suprême. Chacun pourra y puiser ce dont il a besoin. Son action est celle de l'axe central du caducée, ce symbole universel de la guérison et de l’harmonisation. C’est cette guérison, ce saut évolutif dont nous avons tous besoin ; l’introduction du son OM dans notre réalité ordinaire permet cette infusion de l’Unité, non ordinaire, dans la dualité bien limitée et problématique de nos vies.

 

Le son OM a l’effet sur l’être humain que le baiser du Prince a sur La Belle au Bois Dormant. Un effet de réveil, de rédemption.

 

Le son OM est à l’être humain ce que le soleil est au fruit. Il est le moteur principal de sa transformation, de sa maturation et de sa perfection.

Mantra Universal

 

La pratique du Japa du OM

Le Mantra Universel est représenté par un symbole   , qui correspond à son écriture en sanscrit. Beaucoup de gens ont déjà vu ce symbole, sans pour autant savoir à quoi le rattacher. En cette époque où les tatouages font fureur, il arrive même que certaines personnes se fassent tatouer ce symbole, parce qu’ils le trouvent beau, sans savoir qu’il s’agit du Mantra Universel. La Tradition considère que le mot écrit, le symbole, est lui aussi chargé d’une énergie particulière. Il est donc recommandé d’avoir dans son oratoire ce symbole. Il facilitera le travail intérieur.

Un mantra, toujours selon la Tradition, doit, pour être efficace, être déposé par un Maître en son disciple, comme une graine dans un terrain propice. La charge du disciple est d’arroser, de cultiver, de faire croître cette graine par sa pratique quotidienne jusqu’à ce qu’elle soit devenue un arbre immense. Dans ces conditions, vu l’extrême rareté des authentiques maîtres, on serait en droit de s’inquiéter quant à la transmission du OM. En réalité, il n’y a pas lieu de se préoccuper : tous les êtres humains et les règnes de la Nature ont reçu ce joyau. Le OM a été déposé en chacun, dans le cœur et la tête de chacun. Il est déjà en chacun des êtres vivants. Il est bon de le savoir. Ainsi chacun est dépositaire d’un trésor en lui, qu’il peut décider de faire fructifier dès à présent. Il n’est pas nécessaire d’attendre de rencontrer un Maître pour commencer à œuvrer. En tout cas, le fait de n’en pas avoir connu consciemment n’est pas une excuse pour remettre au lendemain la pratique du japa du OM. Inversement, toute personne qui commencerait à pratiquer se mettrait progressivement en état de rencontrer et surtout de reconnaître (ce qui n’est pas le plus facile) un authentique Maître. La répétition du Mantra OM permet le contact avec le Maître Intérieur ; elle permet l’accès aux mondes supérieurs, et prépare le disciple au contact éventuel avec un maître extérieur.

[1] ASSAGIOLI Roberto. Psychosynthèse. Principes et techniques. Epi, Paris, 1983, p 62.

[2] Cité par Jean Herbert in HERBERT Jean. Spiritualité hindoue. Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris, 1972, p 132.

[3] PADOUX André. Mantra. Encyclopædia Universalis, CD-ROM, 2002.

[4] HERBERT Jean. Spiritualité hindoue. op. cit., p 452.

[5] BLOFELD John. Les mantras ou la puissance des mots sacrés. Dervy-Livres, Paris, 1985, p 20.

[6]  BLOFELD John. Les mantras ou la puissance des mots sacrés. op. cit., p 36.

[7] MICHON Micheline. L’homme, cet ordinateur inspiré. Op Cit.

[8] « L’intellect luciférien a usurpé la place de l’esprit créateur…” in PERROT Etienne. JUNG (Carl Gustav) 1875-1961. Encyclopædia Universalis, CD-ROM, 2002.

[9] HERBERT Jean. Spiritualité hindoue. Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris, 1972, p 452.

[10] « Om est l’alpha et l’oméga. Origine sonore du monde (verbe créateur), om est en même temps sa plénitude essentielle : lorsque la durée du cycle cosmique sera révolue, l’univers phénoménal se résorbera en un « point d’énergie sonore », à savoir le phonème om, qui, de ce fait, mérite le nom du Verbe éternel ; ensuite, après une période d’équilibre, un autre univers se déploiera à partir du même son (en sanskrit, nada ou sabda), qui n’est autre que le brahman (l’absolu, l’essence) lui-même. On sait, d’autre part, que le salut individuel, selon l’hindouisme, est la délivrance de l’âme (l’Atman) des liens de l’existence et son retour à l’absolu (le brahman), donc à om. Ainsi ce phonème est-il véritablement « le commencement et la fin », le point d’origine et le point d’aboutissement où les âmes sauvées réalisent leur vraie nature. » VARENNE Jean. OM. Encyclopaedia Universalis. CD-ROM, 2002.

[11] LE SAUX Henri. (Swami Abhishiktananda) Eveil à soi, Eveil à Dieu. Essai sur la prière. O.E.I.L., Coll. Les deux rives, Paris, 1986, p 124.

[12] Récits d’un pèlerin russe. Traduits par Jean Laloy. Points Sagesse Seuil, Paris, 2004.  et Petite philocalie de la prière du cœur. Traduite et présentée par Jean Gouillard. Seuil, Coll. Livre de vie, Paris, 1968.

[13] Soufis : mystiques musulmans

[14] VIVEKANANDA Swâmi. Les Yogas pratiques. Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris, 1970, p 460.

[15] HERBERT Jean. Spiritualité hindoue. op. cit., p 456.

mardi, 25 avril 2017 21:44

Modes de répétition

La répétition du OM peut se faire sur trois modes : prolongé, semi prolongé et rapide. Le mode prolongé se pratique en début de séance, comme entrée en matière et en fin de séance, comme manière de prendre congé de son Maître Intérieur. Il favorise la concentration et l’expansion de conscience. Le mode semi-prolongé procure le calme et purifie l’ambiance. Le mode rapide (60 répétitions par minute jusqu’à beaucoup plus) est le mode de base du japa-yoga.

 

La répétition peut se faire à voix haute, à voix basse ou mentalement. La répétition mentale est considérée comme plus efficace. Mais elle peut être plus difficile pour les débutants. Elle a aussi l’avantage d’être plus discrète, quand on profite de ses déplacements (en bus, en avion…) pour répéter le OM.

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Le mala

El uso del mala (rosario de 108 cuentas) se recomienda fuertemente. Swâmi Sivananda decía que es « el fuete que conduce el espíritu hacia Dios ». Permite contabilizar las repeticiones del mantra. Permite respetar el objetivo diario (o a plazo más largo) que uno se ha fijado o que se recomienda. Cuando el Maestro transmite un mantra a su discípulo, le solicita repetirlo cierto número de veces, fija un objetivo al trabajo de su discípulo.

 

El meditante acompaña entonces la repetición del mantra del desgranamiento de su mala. El mala tiene 108 cuentas y un pompón.  El pompón simboliza lo Absoluto, el desgranamiento del mala representa el camino del peregrino hacia el Absoluto. Cuando se desgrana el mala y se llega al pompón, no se pasa, uno no se « salta » al Absoluto, se le alcanza. Después se da media vuelta, se voltea el mala y se comienza de nuevo en el otro sentido. Y así se comienza de nuevo sin cesar.

 

En la práctica, para la contabilización de los mantras, se redondea: en vez de 108 repeticiones, se cuentan 100 por vuelta de mala. En general se pide alcanzar, en una primera etapa, el número de 300.000 repeticiones del OM. Si se practican 1.000 repeticiones del OM por día (10 vueltas de mala), este primer objetivo de 300.000 repeticiones representa un trabajo de 300 días (10 meses). Con 10.000 repeticiones por día se alcanzaría el objetivo en un mes. Una persona que ha realizado este primer trabajo ya es diferente; una persona que ha recibido 300.000 veces el impacto del OM no puede ser la misma. Ya tiene una experiencia sensible de vida interior, ya sabe, porque lo siente, que este trabajo es realmente eficaz y de gran valor. Y se pasa al siguiente objetivo: un millón. Y así sucesivamente. Así, uno se puede encontrar personas que han repetido varios cientos de millones de veces el Mantra Universal OM.

 

Como lo mencionábamos anteriormente, se anota el trabajo en un cuaderno de japa, en el cual se registra el trabajo cotidiano. En este cuaderno, se efectúa la suma de las repeticiones cada semana, después cada mes, para seguir su progreso. Los días en que se dispone de más tiempo, se puede decidir duplicar el trabajo.

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Attitude

Dans la pratique on se concentre sur le OM, on fixe toute son attention sur la répétition du OM. Comme nous le disions plus haut, nul n’est tenu à la perfection de l’opération. Seulement à l’essai. Il s’agit de tendre (sans tension) vers un but. Il convient donc d’aborder le thème de l’attitude pendant ce travail. Il y a lieu de parler de l’attitude physique et de l’attitude psychique.

L’attitude physique

Le corps doit être à l’aise. La coutume est qu’on est généralement assis par terre sur un coussin, les pieds sur un tapis ou de la moquette. Il faut être confortablement installé, avec un coussin à bonne hauteur, suffisamment rembourré et plus ou moins dur selon les préférences de chacun. On peut aussi faire usage d’un petit banc, selon sa convenance. Mais on peut tout aussi bien être assis sur une chaise. L’idéal serait d’avoir le corps droit, la colonne droite, la tête dans le prolongement du corps, le sommet de la tête comme suspendu au ciel. Au début on s’imagine qu’il faut s’appuyer le dos au mur. En fait ce n’est pas nécessaire et rapidement on s’aperçoit qu’on est bien mieux assis sans appui. Si on ne parvient pas à se passer d’un appui, c’est souvent une simple question de hauteur de coussin.

 

Il faut bien sûr être réaliste et trouver la mesure de son corps. Au début de la pratique celui-ci rouspète, les jambes s’ankylosent, des douleurs apparaissent. Le corps cherche à faire croire que l’on doit absolument bouger, que les genoux vont s’altérer dans cette position, que les jambes vont enfler, etc. Après quelque temps de pratique, tout cela disparaît, le corps cesse de faire un drame de tout et l’on finit par trouver sa posture de méditation. Et c’est un grand progrès.

 

L’attitude psychique

La posture psychique est l’attention en attitude de réception et d’attente. L’attention est en elle-même source de plénitude. Elle se fait sans tension. L’attitude de réception est celle du fruit soumis à l’influence du soleil. Le pratiquant se soumet volontairement à l’influence du Mantra OM dont il s’imprègne tous les jours un peu plus et qui le transforme. Cette attitude de réception est la conscience coupe, passive réceptrice, par opposition à la conscience flèche, active, émettrice, intentionnelle, qui est la forme de conscience la plus utilisée et valorisée dans le monde moderne.

Dans cette attitude de réception, le pratiquant répète son mantra mais il est globalement passif et il attend. Il attend sans tension que le temps qu’il s’est fixé pour son travail s’écoule tranquillement. Et il profite intensément de ces moments de paix et de ressourcement. Ainsi, petit à petit, il s’enrichit.

 

L’attention peut porter aussi, non pas sur le sens du Mantra (car un mantra n’a généralement pas de sens) mais sur ses attributs : dans le OM, on reconnaît Unité, Perfection, Totalité, Absolu…

 

Des perturbations surviennent immanquablement durant la pratique. L’esprit se met à divaguer, une idée passe par la tête et le mental se met à la suivre. Quand on s’en rend compte, on revient à sa concentration. On peut aussi dire à ces idées qui nous passent par la tête : « Passez, hôtes étrangers, vous ne m’intéressez pas». On peut aussi se voir comme une montagne qui regarde passer les nuages et ne s’y attache pas. Si l’esprit repart, il ne faut pas se formaliser, on revient de nouveau ; on développe ainsi, petit à petit, une «humeur de retour[1]». Parfois, l’idée qui nous perturbe n’est pas une distraction, mais un élément de valeur. Aussi il est bon d’avoir toujours auprès de soi un papier et un stylo en état de fonctionner. Si une idée revient avec persistance, on la note, sans se détacher de sa concentration. On peut en même temps lui tenir mentalement ce langage : « Tu vois, je te prends en considération. Je te note. Mais je m’occuperai de toi après ma pratique. Alors, maintenant, laisse-moi.» S’il s’agissait de quelque idée prosaïque (« il faut que je pense à payer la facture d’électricité, c’est le dernier jour »), l’esprit se vide de cette cause de perturbation et le travail intérieur peut continuer. Il est recommandé de faire de même avec les splendides intuitions qui peuvent aussi survenir au cours de la pratique. Il faut aussi les noter, pour s’en souvenir plus tard, car, durant la pratique, elles n’imprègnent pas le mental et risquent fort alors d’être perdues, ce qui est toujours désolant.

[1] WOOD Ernest E. La pratique du Yoga. Petite Bibliothèque Payot, N° 2, Paris, 1978, p 103.

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Durée du travail

L’expérience montre qu’il faudrait arriver à un pratique d’une durée d’au moins un demi-heure par jour. Trente minute pour Dieu[1]. Comme La Belle dort profondément, depuis si longtemps, et, de plus, d'un sommeil anormal puisqu'il est dû à une malédiction, le baiser du Prince doit être appuyé, prolongé, répété. Autrement dit, il faut prévoir pour son réveil, trente minutes par jour, tous les jours, pour une durée indéterminée. Sur les 1 44O minutes d’une journée, il faut en trouver trente pour l'essentiel. Nous avons vraisemblablement tous trente minutes à consacrer au sacré. Nous en perdons bien plus dans des activités secondaires ou futiles. C’est le problème de l'établissement d'une hiérarchie de valeurs : devant, ce qui est important, derrière, ce qui ne l'est pas. "L'acte essentiel d'une vie, disait Henri de Montherlant, est de décider ce qui est important et ce qui ne l'est pas, et l'indifférence pour ce qui ne l'est pas est un devoir aussi strict que l'attention pour ce qui l'est." Si le temps de réveil de La Belle est indéterminé cela ne veut pas dire pour autant qu’il faudra attendre une éternité pour constater des résultats. Une personne qui se dédie correctement à ce travail peut constater des différences très significatives dans sa vie après un an ou deux.

 

Une des règles de base du yoga est : mesure et progressivité. C'est parce que les yogis savent très bien que l'être humain est un système complexe doté d'une certaine inertie qu'ils s'y prennent progressivement pour le changer. Un système inerte ne peut pas être transformé d’un seul coup, même fort. Il ne peut l’être, comme nous le disions plus haut, que par la répétition de petites impulsions. « Enseigner, c’est répéter ». Les prières sont répétitives. Les clous ne s’enfoncent pas d’un seul coup de marteau. Personne n'exigera donc que quelqu'un se mette du jour au lendemain à une pratique de trente minutes. Le corps et l'âme ne le supporteraient pas. Mais se fixer dix minutes par jour (montre en main), pendant dix jours, pour faire une première expérience, c'est une bonne mesure. Ensuite, selon ce que l'on sent, et en fonction de sa détermination et de son ardeur, on augmente peu à peu (quinze minutes par jour pendant quinze jours, etc.) jusqu'à parvenir à une régularité de trente minutes (ou plus).

[1] SEVE André. Trente minutes pour Dieu. Le Centurion, Paris, 1974.

L’ignorance

La première difficulté que l’on rencontre est l’ignorance : on n’est pas conscient de l’importance du OM. Pour donner une idée de cette importance, on peut utiliser l’image suivante que beaucoup de maîtres ont citée : nous avons besoin du OM comme une personne en train de se noyer a besoin d’air. On rajoutera que plus le noyé se noie, plus il a besoin d’air mais moins il le sait, parce qu’il sombre dans l’inconscience. De la même manière, plus nous avons besoin du OM et moins nous le savons. Ce qui signifie que plus nous sommes inconscients de l’importance du OM, plus nous avons besoin de le pratiquer. Au fur et à mesure qu’on pratique le japa du OM, on reprend ses esprits, on revient à soi, mieux, on revient au Soi.

 

Dans le domaine des mantras, ne peuvent savoir que ceux qui ont expérimenté. « La gloire du nom de Dieu » a écrit Gandhi, « ne peut être prouvée ni par le raisonnement ni par l’intellect ; on ne peut en faire l’expérience que par la vénération et la foi[1] La science des mantras n’est pas un savoir intellectuel transmissible par des pensées, mais une connaissance (con-naissance, con-nacimiento) d'ordre sensible : celui qui sent comprend. Je ne peux sentir que si j'expérimente. Ceux qui n'ont pas expérimenté ne peuvent pas comprendre et ne peuvent rien en dire, ni en bien, ni en mal. Immanquablement celui qui pratique en vient à constater les résultats, qui se présentent comme de manière obligatoire, automatique, et/ou magique.

 

L’excès

Il est un risque dans la pratique des mantras qu’on ne peut pas ne pas mentionner. Ce risque est celui de l’excès. Il faut toujours respecter une certaine mesure. On ne doit pas s’excéder dans la pratique d’un mantra, encore moins au début. Il est clair que si une personne se met à une pratique de japa extrêmement intensive, il peut en résulter des dommages du genre brûlure de l’âme, troubles psychiques, mouvements intempestifs et incontrôlables de l’énergie dans la colonne vertébrale avec brûlures physiques. On ne joue pas avec les énergies importantes qui peuvent s’éveiller lors de la pratique. Toute pratique efficace peut avoir sa contrepartie si l’on ne respecte pas les consignes de mesure et de progressivité.

 

L’usage mal intentionné

Un autre risque est celui que courrait toute personne décidée à faire un mauvais usage de la force qui se développe avec la pratique. Tout usage mal intentionné de la force des mantras se retourne obligatoirement contre cette personne. Il y a peut-être encore certaines personnes qui croient qu’il est possible de se servir des mantras dans un but égoïste et néfaste. La personne qui ferait cela serait seule responsable des conséquences de ses actes. Ces personnes sont des retardataires, elles travaillent pour l’obscurité mais n’ont pas vu que le jour se lève. Elles provoquent obligatoirement un choc en retour dont elles seront les victimes.

 

Les mantras qui enferment, qui ne libèrent pas

Il faut maintenant aborder un problème très sensible : il y a des mantras d’ « Age d’Or » et des mantras qui ne sont pas des mantras d’ « Age d’Or » mais d’ « Age d’Argent ». Et nous savons que « tout ce qui brille n’est pas de l’or ».

 

Ces « Ages » sont des dénominations d’états mentaux, de niveaux de conscience. Il est clair que, parmi les humains, on trouvera des niveaux de conscience très variés, aussi bien au plan individuel que collectif. On s’accorde à définir en général quatre « Ages », qu’on qualifie selon une échelle de valeur allant, dans le sens descendant, d’Age d’Or à Age de Fer, en passant successivement par l’Age d’Argent et l’Age de Cuivre. Les différentes traditions religieuses de l’humanité font toutes référence à une « chute » de l’humanité, d’un Age d’Or vers un Age de Fer, ce dernier correspondant à la situation que vit l’humanité actuellement.

 

S.M. Hamsananda dit[2] :

« La création passe par une succession de cycles cosmiques dont font état la plupart des traditions. »

« Dans la Grèce antique, il était question d’un Age d’Or originel, ère de perfection spirituelle qui cédait la place à un Age d’Argent lorsque les lois divines commençaient à être transgressées par les hommes : puis l’Age d’Airain, appelé aussi Age de Cuivre, voyait s’accentuer la dégradation de la morale et des mœurs, ainsi que la croissance du matérialisme, pour aboutir enfin à l’Age de Fer dans lequel les humains n’avaient plus aucun respect pour les lois spirituelles et s’entredéchiraient en d’incessantes luttes fratricides. »

« La tradition hindoue parle aussi des YUGA ou âges cosmiques successifs aboutissant au Kali Yuga, période sombre de discorde, de violence et d’oubli de Dieu, règne des forces démoniaques auquel l’AVATAR KALKI vient mettre fin pour rétablir SATYA YUGA, l’Age de la Vérité. »

« … Nous sommes actuellement dans une PERIODE CHARNIERE où l’on assiste aux ultimes soubresauts de l’Age de Fer et de ses violences tandis que les premières lueurs de l’Age d’Or naissant commencent à illuminer les consciences.

Qu’on l’appelle l’Age d’Or, Ere du Verseau ou Nouvel Age, ce retour à une ère de Paix, de Fraternité et d’Unité dans la lumière d’une spiritualité nouvelle, annoncé et prophétisé par toutes les religions, est espéré et attendu par des millions d’hommes sur cette terre.

Cependant, il ne faudrait pas imaginer cet Age d’Or comme une sorte de paradis béat où l’homme n’a plus rien à faire qu’à contempler le ciel.

L’AGE D’OR,

C’EST L’AGE DE L’EFFORT ET DU COMBAT,

L’AGE DU RETOUR DE DIEU

ET DE L’UNITE DES VISAGES DE DIEU.


L’AGE D’ARGENT

C’EST L’AGE DE L’INERTIE COLLECTIVE

ET DU SOMMEIL INTERIEUR,

L’AGE DE L’EGOISME,

DU REFUS DE L’EFFORT ET DU COMBAT.


L’AGE DE CUIVRE

C’EST LE DEBUT DU DECLIN MORAL ET PHYSIQUE,

L’AGE DE L’ABUS DE LA SCIENCE

ET DE LA CONNAISSANCE SANS DIEU

L’ILLUSION FONDEE SUR LA SEULE CONQUETE DE LA MATIERE.


L’AGE DE FER

C’EST L’ENCHAINEMENT DES AMES AU KARMA,

LA NUIT SANS CONNAISSANCE NI SCIENCE,

C’EST L’AGE DU SACRIFICE DE DIEU,

DES RELIGIONS PERVERTIES,

L’AGE DE LA CRUAUTE,

DE LA HAINE ET DES GUERRES SANS FIN.

 

Les Ages sont avant tout des états intérieurs… Toutes les âmes ne sont pas au même stade… Les âmes éprises de vraie lumière oeuvrent pour l’avènement d’un Age d’Or intérieur et extérieur, combattant sans s’arrêter pour se perfectionner, se purifier, et aider leurs frères à évoluer, sans désir de récompense ni intérêt personnel. »

 

L’usage des mantras fait partie intégrante de l’activité religieuse, surtout en Orient. Il est lié aux systèmes religieux. Et, plus précisément, chaque mantra est lié à une divinité, ou à une force. Or ces systèmes, ces forces, ces divinités, ces religions ont leurs limitations. L’une de celles-ci est qu’il s’agit de systèmes constitués anciens qui vont obligatoirement dépenser une partie de leurs ressources (énergétiques et autres) pour survivre, se maintenir, se préserver, se justifier. En ce sens, au lieu de servir leur mission et l’humanité, elles se servent de l’humanité. Les systèmes anciens, souvent infiltrés et pervertis, ne remplissent plus leur fonction, trahissent leur mission, et deviennent inefficaces. La Bible les évoque en termes de « vieilles outres », inaptes à contenir le vin nouveau. Shrî Aurobindo fait bien remarquer que si « toutes les religions ont sauvé un certain nombre d’âmes, … aucune n’a encore été capable de spiritualiser l’humanité ».[3] Victor Hugo avait une formule plus expéditive : « Toutes les religions ont raison au fond et tort dans la forme. Texte : Dieu. Traducteur, trahisseur. Une religion est un traducteur » Et c’est bien là le problème.

 

Que les mantras aient une efficacité signifie qu’ils sont liés à un jeu de forces réelles (divinité, religion…) mais cela ne signifie pas pour autant que ce jeu de forces soit celui qui convient à l’humanité de maintenant. Il ne s’agit pas pour l’humanité de se lier, par exemple, à Krishna avec les mantras de Krishna, si pour les Orientaux tant de pratiques liées à lui n’ont pas eu plus de résultats que ceux qu’on peut constater, et si, pour les Occidentaux, malgré les rapprochements que certains font entre Krishna et le Christ, cette force, qui, en plus, ne fait pas partie de leur contexte culturel, n’a aucune chance d’être plus utile. Il ne s’agit pas, à travers leurs mantras spécifiques, de se lier à des systèmes dépassés. Il s’agit de viser très haut, de viser un « Age d’Or », et d’utiliser les outils en rapport, les mantras d’ « Age d’Or ». En tête de ceux-ci, incontestablement, le Mantra Universel, le OM. Il est au-dessus de toute division, au-dessus de toute particularisation, il est l’ « Age d’Or ».

 

On objectera néanmoins qu’en Inde, tout le monde connaît et répète le son OM, et que, néanmoins, ce pays n’est pas un modèle d’équilibre, qu’il y a beaucoup de pauvreté, de disparité sociale, de violence, et même de conflits religieux, même si ce pays connaît actuellement un redressement notable. L’explication de ce paradoxe pourrait être que, si le OM a beaucoup d’importance, beaucoup d’autres pratiques, en particulier de mantras, lient ceux qui les répètent avec des systèmes obsolètes qui ne leur permettent jamais la libération. Si, comme le souligne Shrî Aurobindo, les religions ne sont pas efficaces sur la collectivité, c’est qu’elles ne remplissent pas leur fonction, qu’elles ne libèrent pas l’humanité mais (donc) la bloquent. Leurs mantras aussi. C’est cela l’« Age de fer ». Ce n’est pas cela que nous voulons pour nos enfants.

 

L’expérience montre que la Colombie a beau être très catholique, elle est loin d’être pacifique et libre. Le Tibet a beau être très bouddhiste, il est loin d’être en paix et libre. Il nous faudra faire le deuil de quelques illusions, même si cela nous coûte. Il nous faudra faire le deuil d’un attachement à des visions stéréotypées de la religion. Et comprendre que leurs instruments ne seront pas plus efficaces maintenant qu’ils ne l’ont été dans le passé. Si nous désirons un changement-métamorphose, il nous faudra accepter de changer d’instruments et effectuer une « sortie de système ». Il nous faudra nous adresser « au Bon Dieu plutôt qu’à ses saints ». C’est là l’apport fondamental du Nom de Dieu, le Mantra Universel, le son OM.

[1] HERBERT Jean. Spiritualité hindoue. Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris, 1972, p 456.

[2] HAMSANANDA Shri Mahacharya. Le Yoga de l’Amour dans la Force, nouvelles révélations. Albin Michel, Paris, 1990, 348 p.

[3] Shrî Aurobindo, Aperçus et pensées, p. 47, cité par Jean Herbert in Spiritualité hindoue. op. cit., p 520.

Il est une chose plus forte que toutes les armées du monde, c’est une idée dont le temps est venu.

Victor Hugo.

 

Pour cesser d’être malheureux et méchants, les peuples attendent qu’on apaise leur nostalgie d’Absolu. 

 

Micheline Michon.

 

[Ce chapitre est tiré du livre « El Plan Matriota », publié en 2008. Il concerne essentiellement la Colombie et les colombiens. Mais ce qui y est développé s’adresse exactement de la même manière à tous les êtres humains. Nous demanderons donc au lecteur de se livrer à la transposition à l’échelle non d’un pays mais de la Terre entière.]

L’histoire du colibri (chère à Pierre Rabhi[1]) :

Il y a par là un grand incendie de forêt et par ici une petite mare. Un colibri y prend une goutte d’eau et s’envole la jeter sur le feu puis revient rechercher une autre goutte d’eau, et comme ça toute la journée. Un autre colibri qui le voit faire, au bout d’un moment lui demande : « Mais que fais-tu là ? » et le premier lui répond : « Je fais ma part »

 

De la même manière qu’un individu peut décider d’opérer un changement radical dans sa vie, qu’il peut décider de ne plus jamais être victime et, pour cela, de faire tout le nécessaire, une collectivité, une société, un pays qui voudraient un changement radical, une guérison, une libération, le peuvent aussi. Une collectivité peut décider de son destin.

 

Tout comme un patient peut décider de prendre ou non le remède prescrit par le médecin, une société malade, une société déséquilibrée, peut décider de prendre ses remèdes ou de ne pas les prendre, peut décider de guérir ou de ne pas guérir.

 

Au Moyen-âge, en Europe, on disposait de moyens techniques rudimentaires. On n’avait pas les outils des géomètres actuels, on ne connaissait pas le béton armé, on avait très peu de moyens de transport et de levage. Il n’y avait pas de sécurité sociale. Les ressources économiques n’étaient pas non plus celles de certains grands groupes économiques actuels. Néanmoins, avec le peu de moyens qu’elles avaient, des populations entières s’offrirent un projet culturel et spirituel hors du commun : la construction de cathédrales. Et se réalisèrent des chefs-d’œuvre d’une beauté et d’une force indescriptibles qui restent encore des modèles d’intelligence, de pureté et d’harmonie 700 à 1000 ans après. Des édifices que la barbarie humaine n’a pas réussi à abattre, malgré tant de guerres. Des constructions que les architectes modernes ne sauraient reproduire, parce qu’entre autres, ils ont perdu les clés du sacré. Des constructions dans lesquelles, on peut passer des heures à s’émerveiller devant l’ingéniosité et le dénuement des formes, la splendeur des couleurs, la richesse et la profondeur du symbolisme.

 

En Colombie, il y a aussi une cathédrale à construire, avec des moyens simples et beaucoup d’ouvriers. Si un peuple veut réaliser de grandes choses, il lui faut un projet fédérateur de grande envergure. Pour les Colombiens, ce projet social, culturel et spirituel est tout trouvé : faire en sorte que la Colombie devienne le pays modèle mondial de la réorganisation sociale.

 

Tout au long de ce livre, nous avons attiré l’attention du lecteur sur le déséquilibre fonctionnel dont est affectée la société colombienne, et sur l’impossibilité fondamentale pour une société déséquilibrée, patriarcale, d’être juste, pacifique et heureuse. La réorganisation sociale de la Colombie passe par sa rééquilibration énergétique, par le réveil de l’énergie Yin qui lui manque, par le réveil de La Belle en elle, par la résurrection d’une matrie. Ce projet de récupération s’appelle tout naturellement le Plan Matriota.

 

Le Plan Matriota est un projet collectif de réorganisation sociale. Il s’agit pour une société de passer délibérément d’un état de dysharmonie à un état d’harmonie, d’un Age de fer à un Age d’Or. C’est une entreprise qui convoque tous les volontaires, de quelque condition qu’ils soient (pauvres, riches, citadins, ruraux, croyants ou non croyants, etc.), où qu’ils se trouvent, et qui les invite à réaliser un travail précis et simple pour la transformation de leur pays.

C’est une sorte d’invitation à une Grande Marche, mais silencieuse, intérieure, pacifique et non-violente, une marche vers un but bien défini, la transformation sociale, avec des slogans sans ambiguïté : « La Colombie a besoin de se transformer, elle a besoin de réveiller sa Force Yin de transformation » ou « la transformation collective par la transformation individuelle ». Une Marche sans cocktails Molotov, sans gaz lacrymogènes, sans balles en caoutchouc, sans arrestations, sans adversaires extérieurs. Une marche sans opposition ni élimination de qui que ce soit ni de quoi que ce soit, mais avec complémentarité et intégration, une marche qui aboutisse à la formation d’un réseau animé d’un même projet, la reconstitution d’un tissu social Yin, d’une base de pyramide sociale forte, unie et influente.

 

Le Plan Matriota est un projet de métamorphose sociale. C’est le projet d’une société qui décide de sortir de son labyrinthe, donc d’avancer et de se réorienter. Une société qui pour cela consent à fournir les efforts nécessaires et rechercher l’aide et les moyens appropriés et indispensables. Une société qui rompt la coquille de tous ses conditionnements et qui éclot à une autre dimension. Une société qui déchire son cocon et s’envole vers d’autres horizons. Une société qui termine de mûrir et devient adulte, autonome et libre. Une société qui devient une communauté.

 

Le Plan Matriota est un projet libre qui ne convoque que des volontaires. Il est probable qu’il y a en Colombie suffisamment de gens qui veuillent faire partie de la solution pour que ce Plan se réalise même sans la participation des autres. S’adressant à tous, c’est un plan qui est fondé sur des objectifs généraux simples, motivants pour tous et compréhensibles par tous.

 

Le Plan Matriota est comme le Plan Patriota un plan de combat, mais dans l’autre sens : un combat pour sa propre transformation. Un combat où il n’y a pas d’ennemi à vaincre, mais où il y a plutôt un ami à convaincre. Un combat où il ne se perd pas de vue que la Bête est un futur Prince et que la propre brutalité de la Bête est sa manière à elle (la seule dont elle dispose) de demander de l’aide.

 

Le Plan Matriota est un projet qui suppose la mise en jeu des règles de la subsomption[2] qui consiste en l’abandon partiel de l’individualisme au profit d’un plus grand que soi (la société) capable d’assurer sécurité, bien-être et pouvoirs accrus.

 

Le Plan Matriota est déjà la somme de tous les efforts individuels des guerriers qui ont entrepris leur propre transformation. Mais ce plan ne concerne pas que les individus, les citoyens. Il s’adresse aussi aux systèmes constitués, comme les partis politiques, les groupes religieux, les organisations gouvernementales ou non, les associations de tous ordres, etc. qui, un jour ou l’autre, vont bien devoir chacun définir leur position : pour ou contre le Plan Matriota, intéressé ou non, participant ou non.

 

Le Plan Matriota a comme symbole la carte XI du Tarot : la Force. On y voit la Bête ouvrant déjà la gueule et libérant les opprimés qu’elle maintenait jusqu’à présent. On y voit une Belle bien réveillée contrôlant la situation sans effort apparent. Le Plan Matriota est la mise en jeu délibérée de l’influence de la force Yin de la société colombienne, de sa force féminine de transformation.

 

[1] La Part du colibri : l'espèce humaine face à son devenir, La Tour-d’Aigues, Éditions de l'Aube, 2006 (ISBN 2-7526-0269-3)

[2] « L’art de la subsomption consiste à intégrer sa propre personnalité dans un « plus grand que soi » pour en tirer avantage et donner du sens à son existence. En abandonnant une part de l’individualisme (ou de la souveraineté) qui inhibe les relations entre les personnes et entre les nations, il devient possible de créer des associations symbiotiques équilibrées. Chacun bénéficie des règles reconnues par tous et peut ainsi accéder à un niveau supérieur de liberté et de responsabilité. » ROSNAY (de) Joël. L’homme symbiotique. Regards sur le troisième millénaire. Op. cit., p 319.

 

mardi, 25 avril 2017 21:44

En quoi consiste le Plan Matriota ?

Il consiste à faire en sorte qu’une collectivité, en l’occurrence la société colombienne, à l’image de ce que peut réaliser un individu isolé, réveille en elle une force de transformation importante cela en reprenant  contact, de manière concrète, avec sa propre Essence, avec son Centre, avec son Maître Intérieur.

 

Il s’agit que la société colombienne s’offre le baiser du Prince, non pas de façon allégorique mais de manière bien réelle et se dispose donc à recevoir en pratique, dans sa structure, des énergies nouvelles pour opérer enfin les changements qu’elle est tenue d’opérer, et des informations nouvelles pour obtenir la réorganisation sociale dont elle a absolument besoin. Il faut donc que cette société trouve les supports nécessaires pour recevoir ces énergies et ces informations.

Ces supports naturels sont, nous le disions, tous les individus volontaires qui se prêtent à cette fonction par un travail personnel, tous les guerriers qui ont compris la situation et les enjeux et qui veulent faire partie de la solution, et cela non pas en aspirations, en vœux pieux ou en paroles, mais en actes, en actes répétés, sur la base d’une détermination sans faille et d’une volonté ferme.

 

Mais la réorganisation sociale d’une collectivité ne passe pas seulement par la participation des individus qui la composent, elle passe aussi par celle de ses corps constitués, de ses organisations, de son gouvernement, de ses associations, de ses systèmes religieux, politiques ou économiques. Si le plan est un projet de réorganisation sociale, on devrait s’attendre à ce que toutes les instances sociales, les organes de la société, qui veulent cette réorganisation, travaillent aussi dans le même sens. Vu l’inertie des organisations, on peut supposer (encore qu’on ne puisse pas généraliser) que leur participation à un tel projet sera plus tardive. Mais, si des individus trouvent tout à fait normal de se lancer dans un changement, dans une transformation en profondeur, s’ils se font sur des bases cohérentes, on ne comprendrait pas bien que des groupes d’individus, des associations ou des organisations ne se proposent pas le même but. Et particulièrement, faut-il le préciser, les groupes religieux, dont c’est l’ambition première et légitime et le devoir.

 

En pratique, le Plan Matriota recueille la force Yin des individus et des groupes qui le composent. Il suppose un travail individuel et un travail de groupe. Il y a quelques années, lors d’une entrevue télévisée, un journaliste bien connu posait une question importante à l’archevêque de Paris, Mgr Marty : « Qu’est ce qui est plus important ? La prière individuelle ou la prière collective ? » Après un petit temps de réflexion, le religieux répondit par cette phrase concise : « L’une nourrit l’autre ». En très peu de mots, il évoquait une réalité importante : le réveil du Yin individuel favorise le réveil du Yin collectif qui favorise le réveil du Yin individuel… Il mettait l’accent autant sur la nécessité du travail personnel que sur celle du travail en groupe. Il est clair que tous ceux qui ont une expérience du travail en groupe confirmeront cette donnée : on arrive à faire en groupe des choses qu’on ne ferait jamais tout seul. Ainsi, et cela a tout l’air d’un paradoxe, en se soumettant à l’exigence d’un travail en groupe, on gagne en liberté et en responsabilité. C’est pour cela qu’une composante importante du Plan Matriota est le travail en groupe. Si le travail individuel s’appuie sur l’infusion de la force du Mantra Universel, on peut imaginer que des groupes se conformeront, dont l’objectif sera la répétition en commun du Mantra Universel, pour l’infusion de sa Force dans un support bien plus ample, plus massif et plus solide, le groupe, que celui d’un individu isolé. 

Les groupes, dans la mesure où ils sont bien dirigés, dans la mesure où ils se dédient à un œuvre saine, cohérente, positive, peuvent produire des résultats que n’obtiendront jamais des individus isolés.

 

Le Plan Matriota ne sera donc pas possible sans la constitution de groupes décidés à travailler dans le sens du contact avec le Maître Intérieur, ou sans la participation de groupes déjà constitués qui, jugeant l’enjeu valable, décideraient d’employer leur énergie dans ce sens. De la même manière qu’un individu s’autodétermine en fonction des événements qu’il traverse, chaque groupe a aussi la possibilité de s’autodéterminer en fonction de la situation et des opportunités qu’il rencontre. Des groupes existent déjà, certains avec des moyens financiers considérables, qui peuvent décider d’employer leurs énergies pour servir, avec force, une cause valable. A ce plan sont convoquées les églises de toutes confessions, les institutions de toute nature, les universités, les associations, les compagnies, les entreprises, etc. De même qu’au Moyen Age il y avait des confréries de bâtisseurs, de maçons, de charpentiers, de tailleurs de pierre qui unissaient et coordonnaient leurs forces pour réaliser une œuvre collective, de même on verrait très bien que des groupes se dédient à rebâtir le pays. On peut même imaginer une Union Matriotica[1] qui serait, non pas un parti, ni un syndicat, mais une organisation informelle, celle de tous les individus et de tous les groupes qui, en adoptant les propositions du Plan Matriota, se dédieraient à la transformation de la Colombie par la résurrection de sa matrie.

 

De toute façon, il semble important qu’une collectivité, que les individus, que les groupes s’accordent, comme un orchestre, sur une fréquence commune. Si le but est de réaliser une union, un tissu conjonctif, il faudra bien convenir d’un point d’unité, d’unification, d’une fréquence commune. On aura bien compris que le Son OM fait parfaitement l’affaire et qu’il est l’instrument de base du Plan Matriota.

 

Le Plan Matriota est pour la Colombie l’administration du traitement de son hémiplégie et répond aux objectifs qui ont été définis plus haut, qu’il est bon de rappeler : normalisation de la force de Vie de la Colombie (disparition de la pénurie), retour à l’équilibre énergétique (disparition de la pénurie de Yin), changement-métamorphose, traitement étiologique, fonctionnement naturel, création d’un réseau fort, émergence de la force, de l’intelligence et de la créativité collectives, possibilité d’un contrôle ascendant réel et efficient.

[1] Allusion à l’Union Patriotica, groupe politique et syndical de gauche qui a été exterminé petit à petit par les organisations paramilitaires de droite. Ce groupe avait, comme toujours, un discours et de propositions de type Yang, (affrontement et conquête) mais sans la force Yang (en tout cas moins que les forces de droite, elles particulièrement Yang et organisées) et sans non plus la force Yin qu’elles auraient dû naturellement avoir. Elles n’ont donc pas pu, sans force, résister à leur élimination. On en déduira que si on n’a pas la force Yang, il faut alors au moins avoir la Yin. Et pour cela, faire ce qu’il faut : transformer l’Union Patriotica en Union Matriotica.

 

mardi, 25 avril 2017 21:44

Les outils du Plan Matriota

Tout comme un individu, une collectivité, qui est aussi un système vivant, a besoin d’énergies et d’informations pour fonctionner. Et de la même manière, mais cette fois-ci pour se transformer, elle aura besoin de nouvelles énergies pour acquérir plus de dynamisme sans lequel rien ne peut changer, et de nouvelles informations (par suppression des informations obsolètes ou perverses et rajout de nouvelles informations plus adéquates) sans lesquelles elle continuerait à obéir aux mêmes programmations, sans lesquelles elle persisterait dans les mêmes comportements.

 

Tout comme un individu isolé, un groupe humain, une collectivité, une organisation peuvent décider de consacrer du temps, de l’énergie, des efforts (et des espaces) à la recherche en commun d’un contact avec l’Essence de la Vie. Dans le cas présent, il est bien clair qu’il s’agit pour une société qui veut se transformer de permettre que s’organisent, en son sein, des réunions dont l’objectif serait la pratique de la répétition en commun du Mantra Universel.

 

Ce type de pratique existe déjà. Il y a déjà des groupes constitués qui se consacrent à la répétition en groupe du OM, au Japa collectif du OM. Ces groupes se comportent comme des points d’ancrage de l’énergie universelle dans la réalité ordinaire. Ils sont des points par lesquels refait surface l’énergie Yin de la Colombie. Plus il existera de ce genre de centres, actifs, bien organisés et bien dirigés, plus ce sera facile pour La Belle de se réveiller en Colombie. Par la même occasion, plus ce sera facile à toute personne qui aurait l’intention de tenter cette aventure, de trouver les moyens de participer au Plan Matriota, d’abord par une pratique de Japa du OM au sein d’un groupe, si la personne le souhaite, ensuite par une pratique personnelle, ou l’inverse.

Ces centres du OM sont amenés à se répandre, ils sont destinés à faire progressivement partie de la réalité ordinaire de la société, qui en perçoit l’intérêt, la nécessité et les bienfaits. Tout comme un individu consacre du temps et un lieu à sa pratique de vie intérieure, une société qui est tenue de se tourner vers son centre et s’intérioriser pour mettre fin à son autodestruction et à son déséquilibre existentiel, doit pouvoir disposer de lieux et de moments où elle s’adonne à sa pratique de concentration dans de bonnes conditions.

 

Par une pratique individuelle se libèrent des individus. Par un pratique collective se libèrent des collectivités.

 

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