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mardi, 25 avril 2017 21:44

Règles du travail en groupe

Le but du travail en groupe est d’unir des forces, d’opérer une conjonction des forces de chacun pour atteindre, ensemble, un but qu’on n’atteindrait probablement pas tout seul. Mais dans un groupe, chacun est seul. Chacun tient debout seul. On n’entre pas dans un groupe pour s’appuyer sur les autres, ni pour attendre d’eux quelque chose. On y entre pour faire œuvre en commun, pour enrichir un système. On y entre pour servir, et non pas pour se servir.

 

Un des obstacles majeurs au bon fonctionnement des groupes est la familiarité. La familiarité est une forme de promiscuité qui ouvre la porte au manque de respect. Or le respect est la condition fondamentale de relations interhumaines valables. Un groupe bien conformé dispose de mécanismes immunitaires qui éliminent les intrus, ceux qui compensent leur propre pénurie en se servant des autres et en les manipulant. Par contre, s’il y a respect, si le groupe travaille « comme un seul homme », alors le système s’enrichit et enrichit chacun de ses membres.

 

Dans un groupe chacun est donc libre. Les groupes constitués dans le but de pratiquer le Japa de OM sont destinés à favoriser la libération collective et celle de chacun de ses membres. L’énergie qui s’en dégage favorise la croissance et la maturité de chacun, donc l’autonomie, la responsabilité et la liberté de chacun. Chacun est libre d’entrer dans un groupe de ce genre, comme d’en sortir. Cette liberté s’accompagne de devoirs, entre autres celui de se retirer avec dignité si pour une raison ou une autre on est amené à prendre ses distances avec le groupe.

Le Plan Matriota est un plan adapté à l’exigence de la situation de la Colombie et de l’humanité. C’est la mise en action d’un effort collectif, d’une énergie collective sur la base d’une stratégie cohérente et d’outils efficaces. On ne s’étonnera pas qu’un tel Plan rencontre de l’adversité. On peut même la prévoir. Pour donner à ce Plan toutes ses chances de réussite, il est bon de tenter de cerner quelles sont les difficultés qui ne manqueront pas de se présenter en chemin. Ceci afin les déjouer.

La première difficulté est le propre du processus de transformation lui-même. Une transformation a ses exigences. Il faut les connaître. Les autres difficultés ont à voir avec l’attachement au karma, avec la peur de l’inconnu et avec notre mental. Une difficulté majeure est en rapport avec la manière d’aborder la pratique de la vie intérieure selon qu’on est débutant ou déjà versé dans une pratique. Enfin, il est un thème qu’on ne peut pas ne pas mentionner, celui des sirènes, celles qui chantent si bien mais nous mènent au naufrage.

Ce que la chenille appelle la fin du monde, le Maître l’appelle un papillon.

Richard Bach

 

Une transformation est un changement de forme qui se caractérise par sa profondeur, par son aspect radical (qui atteint les racines). C’est aussi un changement de nature. A l’image du plomb qui se transforme en or, qui passe d’une nature à une autre, un être humain agressif et égoïste change de nature et devient paisible et fraternel. Mais ce changement de nature n’est pas facile, et cela pour une raison simple : toute transformation présuppose la mort de l’ancien état avant sa renaissance à un état nouveau supérieur. Or on ne va jamais de gaieté de cœur à la mort. On ne va donc jamais de gaieté de cœur à la transformation.

 

Si on pouvait d’abord renaître à l’or avant de mourir au plomb, il n’y aurait aucune difficulté. L’Age d’Or existerait déjà. Si on pouvait naître papillon avant de mourir à la chenille, personne ne ramperait, tout le monde volerait. Mais la dure réalité de l’existence est que « si le grain de blé tombant sur la terre ne meurt point, il demeure seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ». La dure réalité est qu’il nous faut accepter de rencontrer notre propre Ombre pour devenir Lumière. Et l’être humain a autant envie de rencontrer son ombre que la majorité d’entre nous d’aller se promener seul la nuit dans la forêt. La perspective de la rencontre avec l’Ombre ne suscite généralement que répulsion, peur et refus.

 

Il n’y a qu’un moyen de rencontrer l’Ombre de manière positive et féconde, c’est d’y aller avec la Lumière. Avec la Lumière d’une pratique quotidienne de contact avec son Maître Intérieur, avec la Lumière d’une pratique quotidienne du japa du OM. On peut aller au fond du puits nettoyer les charognes et les rats qui infectent l’eau, on peut aller au fond de soi-même nettoyer les éléments de notre inconscient inférieur. Mais il faut y aller avec la Lumière et la Chaleur du Maître Intérieur. Au fond du puits, même avec sa Lumière, le ciel, de toute façon, paraît tout petit. Cette descente au fond du puits, cette rencontre avec l’Ombre est un passage étroit de l’existence, un moment difficile, le moment difficile de la transformation. Mais cela ne dure qu’un temps. Une fois le travail des profondeurs effectué, on est autorisé à sortir de nouveau du puits. Et on en sort en position de maîtrise.

 

Il faut qu’une chose soit bien claire : l’Ombre existe. L’inconscient inférieur existe, c’est une réalité incontournable. Et une réalité que nous rencontrons donc de toute manière. En nous-mêmes ou à l’extérieur. Toute la brutalité et la perversité du monde sont aussi en nous. Nous les voyons chez les autres (la paille) et « oublions » de les voir en nous (la poutre). Toute personne qui accepte de faire face à la Vérité verra son Ombre. De ce fait il cessera immédiatement de jeter la pierre (ou le missile) à l’autre. «... el que muta no mata. No necesita la muerte del otro para seguir viviendo. Con la propia le basta. (…celui qui mute ne tue pas. Il n’a pas besoin de la mort de l’autre pour rester vivant. Avec la sienne, cela suffit.)[1] » Et en même temps, il y en a qui hésiteront avant de s’auto-dénominer « colombien de bien ».

 

Si on en reste à l’image de l’alchimie, on dira que le Plomb ne peut pas se transformer en Or ; le Plomb doit d’abord mourir à sa nature en se transformant en Matière Première. Et c’est cette Matière Première qui, elle, peut se transformer en Or. Le Plomb désigne un état différencié, d’une certaine nature, l’Or un état différencié d’une autre nature, considérée comme supérieure. La Matière Première est un état indifférencié, neutre, sans nature propre, un chaos. Le processus de transformation oblige ainsi à passer par un état de chaos, un état indifférencié, inconfortable. Inconfortable mais très bon, très positif. Dans ce monde où il est recherché le confort à tout prix, cet état est considéré comme négatif, comme néfaste. Alors qu’il est la base d’un changement très positif, le fondement d’une transformation.

 

La chenille est la forme infantile d’un animal. C’est une perfection, mais inconsciente (infantile). Elle a accès à une dimension, la feuille. Le papillon est la forme adulte du même animal. C’est aussi une perfection, mais consciente (adulte). Il a accès à deux dimensions : la feuille et l’air, l’espace. Il peut comme la chenille se déplacer sur la feuille, mais quand il en a envie, il s’envole. La chrysalide est la forme intermédiaire du même animal. Pour être en changement permanent, c’est une imperfection consciente. Enfermée dans son cocon, elle n’a accès à aucune dimension, ni à la feuille, ni à l’air. Tout ceci est bien inconfortable mais très bon, très positif.

 

L’exigence de la transformation est là, dans l’acceptation de cette phase de désintégration, dans l’acceptation de cette phase de chaos. C’est de lui et seulement de lui qu’émergera un nouvel ordre, un être métamorphosé. Pour que la métamorphose se produise il faut du soleil, il faut que le chaos soit alimenté en énergies et en informations. Pour qu’un être humain ou une société se transforment, il faut le soleil d’une pratique de contact avec le Maître Intérieur. Peu de soleil, peu de métamorphose ; beaucoup de soleil, beaucoup de transformation.

 

Nous disions plus haut que personne ne va de gaieté de cœur à la transformation. En réalité ce n’est pas exactement ainsi que se présente les choses. A la transformation, on y va de gré ou de force. Il y a ceux qui ont pris conscience que l’humanité est en train de courir vers le précipice et qui décident de freiner ou de tourner, qui décident de contribuer à la transformation de la situation et qui en acceptent de « bon gré » les exigences. Même dans ce cas là, le meilleur des cas, l’effort est grand. Et il y a ceux qui ne voient rien, ou ceux qui remettent au lendemain, ou ceux qui s’opposent à toute modification de la situation. Dans ces cas-là, c’est par la force, un jour ou l’autre, qu’ils viendront à la transformation. Les exemples abondent. A l’effort de la transformation, à toutes ses exigences, s’ajoute à ce moment-là la souffrance. Et diminue la gaieté de cœur.

 

Il est un état intérieur très fécond qui est celui de « vivre en bordure du chaos ». La « bordure du chaos » est un état instable, fragile, limite, entre ordre et désordre, qui tire de l’un et de l’autre ses avantages. L’ordre est générateur de stabilité et le désordre de variété. La « bordure du chaos » est un état qui permet la complexité, la créativité, la vie. Edgar Morin disait : « Un monde uniquement aléatoire serait évidemment dépourvu d’organisation, de soleils, de planètes, d’êtres vivants, d’êtres pensants. Un univers qui serait totalement déterministe serait dépourvu d’innovation donc d’évolution. Cela veut dire qu’un monde absolument déterministe, un monde absolument aléatoire sont deux mondes pauvres et mutilés. L’un incapable de naître – le monde aléatoire – l’autre incapable d’évoluer. Il nous faut donc mêler ces deux mondes qui pourtant s’excluent logiquement. Il nous faut les mêler pour concevoir notre monde… Il y a effectivement contradiction logique dans l’association de l’idée d’ordre et de désordre. Mais l’acceptation de cette contradiction est moins absurde que son rejet, qui conduit à des débilités.[2]» L’acceptation de cette contradiction permet de vivre dans un état fécond d’ouverture à la réalité. Joël de Rosnay précise : « Deux abîmes s’ouvrent de chaque côté de la bordure du chaos. D’une part le désordre total, une turbulence anarchique non génératrice d’organisation. D’autre part l’ordre structuré et sclérosé, la rigidité statique. Ente les deux, comme dans une transition de phase, à la limite de l’ordre parfait et de l’anarchie totale : la fluidité, l’adaptabilité, l’auto-organisation de formes, structures et fonctions qui naissent et meurent dans un perpétuel renouvellement autorégulé. L’émergence de l’organisation et de la complexité. C’est dans cette fine frange, à cette frontière précise, dans cet état de transition instable et pourtant stabilisé, temporaire et pourtant permanent que se situent les phénomènes qui construisent la vie, la société, l’écosystème.[3] »

 

Pour se maintenir dans cette frange subtile, pour ne tomber ni dans l’excès d’ordre, ni dans l’excès de désordre, le plus efficace et le plus prudent est d’être maintenu de par en haut, par quelque chose qui nous lie à nos hauteurs et qui nous vient de nos sommets, une pratique quotidienne de contact avec le Maître Intérieur.

[1] “Pour le mutant, la mort sera le moyen de rester vivant. Mourir pour muter, muter pour ne pas mourir. La forme meurt et l’énergie retourne au chaos, qui n’est rien d’autre que la possibilité d’un nouvel ordre dans une nouvelle forme. Le mutant sait que le chaos de l’énergie libérée de la forme le laisse un peu fou pour un temps. Le temps de la mutation, celui qui passe entre la mort et la résurrection… Pour cela celui qui mute ne tue pas. Il n’a pas besoin de la mort de l’autre pour rester vivant. Avec la sienne, cela suffit.”  MEJIA D. Luis Enrique. Esquizitofrenia, op. cit., p 42-43.

[2] MORIN Edgar. Science avec conscience. Points Seuil, nouvelle édition Sciences, Paris, 1990, p 199.

[3] ROSNAY (de) Joël. L’homme symbiotique. Regards sur le troisième millénaire. Seuil, Paris, 1995, p 57.

mardi, 25 avril 2017 21:44

L’attachement au karma

Il y a une chose pire encore que l’infamie des chaînes, c’est de ne plus en sentir le poids.

Gérard Bauer[1]

 

Le karma est l’ensemble des informations et programmations présentes en nous en relation avec le passé. Selon la conception que l’on a du monde, on fait remonter le passé à cette vie-ci ou bien plus loin, à d’autres vies, antérieures à celle-ci. Ce karma se manifeste ainsi sous forme de programmations qui influent sur notre présent et conditionnent notre futur. Il s’exprime sous la forme de souvenirs, de remords, de conditionnements, de conformismes, d’illusions, de pactes, de malédictions, etc. Nous ne sommes donc pas libres, mais amplement conditionnés. Comme il existe un karma individuel, il existe un karma collectif, un karma des peuples, un karma des nations. Se libérer, c’est se libérer de ces chaînes du karma. Il y a des chaînes de fer et des chaînes dorées. Ces dernières n’en restent pas moins des chaînes. Parmi les conditionnements du karma de la Colombie, il en est un particulièrement nocif : sa programmation d’autodestruction.

 

Les êtres humains ne se contentent pas d’être attachés par leur karma, ils sont aussi attachés à leur karma, aussi bien à leur « bon » qu’à leur « mauvais » karma (en réalité il n’existe pas de bon karma ; ce qu’on appelle généralement un mauvais karma enferme dans des enfers et ce qu’on appelle un bon karma enferme dans des paradis artificiels). Ce système de programmation est construit de telle manière qu’il possède ses mécanismes immunologiques de défense qui font que le karma est protégé. Et pire, protégé par ceux qui en sont les victimes.

 

Ainsi, dans certains contextes, le karma est présenté comme une loi de justice, un système de rétribution : si on ne paie pas ses fautes dans cette vie, on les paiera dans d’autres ; si je souffre tant, c’est que dans cette vie-ci ou dans d’autres, j’ai fauté. Cette manière de voir le karma tend à le justifier mais n’équivaut qu’à promouvoir la loi du talion, qui est une forme plus que primaire de « justice ».

 

Cet attachement au karma va se présenter sous forme de toutes sortes de freins à la pratique. Les résistances qui, en nous, dans notre inconscient, s’opposent au changement, proviennent de notre karma. Elles sont des jeux d’énergies et d’informations qui ont leur propre vie et ne veulent pas mourir. Si l’on veut déjouer leur inertie, il faut se déprogrammer, il faut « formater le disque dur », il faut opérer la dissolution du karma. Et c’est justement le but des pratiques de vie intérieure que de se déprogrammer, de se libérer de tous ces conditionnements, de ses habitudes, de ses automatismes, de ses conformismes, en utilisant des outils comme les mantras qui nous élèvent à d’autres niveaux de vibration, qui nous mettent en résonance avec d’autres plans de la réalité, bien plus aimables que ceux dans lesquels nous maintient prisonniers le karma. Le but des pratiques de vie intérieures est de sortir du marécage de la confusion et d’accéder à la conscience. Par la pratique, on en vient à se rendre compte que l’être humain est pardonné de tout karma, qu’il peut donc s’en libérer, qu’il n’est plus obligé de le souffrir, et qu’ainsi, libéré de tout karma, il peut reconstruire un monde nouveau.

 

[1] BAUER Gérard (1888-1967), écrivain français.

mardi, 25 avril 2017 21:44

La peur de l’inconnu

On a toujours peur de ce qu’on ne connaît pas. Il y a toujours un minimum d’appréhension quand on se lance sur un chemin inconnu. Dans la pénombre, on prend toujours le bout de corde qui traîne par terre pour un serpent. Il faut donc faire disparaître la pénombre, et, pour cela, se mettre au soleil de son propre Maître Intérieur, en pratique.

La peur est mauvaise conseillère. Elle doit donc être maintenue sous contrôle. On en gardera le versant positif, qui est de nous alerter d’un danger, mais on en transformera le versant négatif, la paralysie qu’elle génère, en prudence.

 

La peur de l’inconnu nous maintient dans les sentiers battus, et alors  que nous aspirons à la liberté, nous nous mettons à redouter ce qui nous serait le plus utile : le changement. Par peur de l’inconnu, nous restons enfermés dans nos conditionnements, alors que nous aspirons à la liberté. Si la chenille savait ce qu’est un papillon, elle ne se lamenterait pas de se voir se transformer en chrysalide. Mais comment lui dire ce qu’est un papillon ? De toute manière elle ne comprendrait pas (pas avant de voler elle-même). De quoi le plomb pourrait-il avoir peur s’il savait ce qu’est l’or ? Qu’avons-nous à avoir peur d’une pratique nouvelle de vie intérieure si c’est à un Age d’Or qu’elle nous mène ? Pourquoi ne pas plutôt avoir peur de notre immobilisme s’il y a tellement de nuages noirs sur nos têtes, et si le futur de nos enfants et des leurs est bien compromis ? La peur n’est pas une excuse pour ne pas se mettre à une pratique de transformation.

mardi, 25 avril 2017 21:44

Les difficultés propres au mental

Le mental ou intellect est un instrument de connaissance du monde et de notre monde qui occupe beaucoup de place dans nos vies. C’en est l’instrument Yang. Dans un monde hémiplégique Yin, il est hypertrophié et vorace, alors que la sensibilité, Yin, est sous-alimentée et famélique. La pratique de vie intérieure ne repose en rien sur le mental. Néanmoins, celui-ci s’invite toujours et ne cesse de demander son dû. Il intervient sans arrêt, fait des discours, bavarde, a du mal à se taire et gêne la pratique. Il vient aussi parfois, subrepticement, pour insinuer que ce que l’on est en train de faire, c’est inutile, c’est du temps perdu, que c’est idiot de passer ainsi des heures à répéter un son, qu’on ferait mieux de lire un livre, etc. Il n’aime pas être relégué au second plan, il ne veut pas, par inertie, perdre ses prérogatives. Il ne veut pas perdre son trône. Le problème, pour lui, c’est que le XXIe siècle devra être mystique, et que « La mystique présuppose et exige l’abdication de la raison. [1]» Autrement dit, il n’a plus sa place sur le trône. Si l’activité intellectuelle est importante, l’activité spirituelle l’est encore plus. L’intellect est dénommé luciférien, c’est-à-dire fausse lumière, parce qu’il a usurpé le trône de l’esprit créateur. Il a pris la place du Maître Intérieur. Il en revendique les prérogatives. La pratique de vie intérieure vise à le remettre à sa vraie place, le faisant ainsi passer de mauvais maître à bon serviteur. La pratique de la vie spirituelle n’annule pas la vie intellectuelle mais, au contraire, l’optimise.

 

[1] Paul Valéry (1871-1945), poète et essayiste français

Le Plan Matriota repose sur une pratique. En ce qui concerne cette pratique, on peut s’attendre à des difficultés dans de nombreux cas de figure, mais essentiellement dans deux situations bien différentes : le cas des personnes qui n’ont pas encore de pratique de vie intérieure et celui des personnes qui en ont déjà une.

A. Les personnes qui n’ont pas encore de pratique de vie intérieure

Certaines âmes vont à l’absolu comme l’eau va à la mer.

Henry de Montherlant

 

Le doigt de Dieu pointe vers nous. Ne lui tournons pas le dos quand il nous demande un visage.

Luís Enrique Mejia

 

Une personne qui adhérerait à la thèse qui est défendue dans ce livre et qui chercherait à contribuer à cet effort collectif sera confrontée obligatoirement à quelques difficultés.

 

L’expérience de la médecine ou celle de la psychologie, tout comme la simple expérience de tous les jours montrent qu’il y a chez les êtres humains une variété infinie de personnalités, chacune avec ses richesses et ses limitations. Chaque personne a des dispositions pour telle ou telle chose. Les aptitudes de chacun varient considérablement selon les cas. L’aptitude à la vie intérieure, la perception de son importance, l’appel et l’écoute de la « petite voix » sont très inégalement réparties. Il y des personnes qui ont une soif intense de contact avec leur propre Essence, ils sont mystiques de naissance et il n’y a pas besoin de les stimuler, de les pousser : elles se mettent en route immédiatement quand elles trouvent leur voie, quand elles sentent qu’elles sont sur la bonne piste et ne lâchent plus. Pour d’autres personnes la vie intérieure est plus lointaine, pour d’autres, il n’en est pas question.

 

Il est vraisemblable que beaucoup de jeunes (et sans doute de moins jeunes) qui se questionnent sur le sens de l’existence, qui s’inquiètent de leur avenir dans ce monde au futur compromis, qui cherchent une voie sûre et efficace, qui veulent servir l’humanité, qui sont venues (sur Terre) pour ça, seront très intéressés par les pratiques qui sont mentionnées dans ces chapitres, commenceront sans tarder à s’y dédier, s’y installeront de la manière la plus naturelle qui soit et commenceront sans tarder à en tirer les premiers profits.

 

Pour d’autres les choses ne sont pas aussi simples. Pour certaines personnes il leur en coûte beaucoup. L’inertie de leur personnalité, et particulièrement celle de leur inconscient leur met des bâtons dans les roues. Les obstacles prennent la forme de la paresse, du refus de l’effort et du combat, ou alors celle de la peur, peur de l’inconnu, peur des conséquences, peur du qu’en-dira-t-on, peur de perdre quelque chose, ou bien c’est le réveil qui ne sonne pas, ou bien il y a toujours quelqu’un qui arrive ou qui téléphone au moment où on va se mettre à sa pratique… Dans ces cas-là il faut prendre en compte ces difficultés, savoir que c’est normal de rencontrer ces résistances, revenir régulièrement sur ses motivations et réchauffer sa détermination. Il faut commencer doucement : on ne consacrera à sa pratique que dix minutes, mais en s’y tenant et en n’augmentant la durée que progressivement et avec mesure. Aucun effort n’est inutile. L’effort énorme que fera une personne débutante pour réaliser dix minutes de concentration a tout autant de valeur que le travail de quarante minutes d’une personne entraînée. La participation à un groupe de méditation, si c’est possible, s’il existe un lieu ou un groupe qui s’y dédie, est de grande utilité et soutient l’effort personnel. La fréquentation de gens qui ont les mêmes affinités et les mêmes préoccupations permet d’en retirer de grands bienfaits. Les lectures bien orientées sont aussi un apport intéressant (tout en n’oubliant pas que l’avenir n’est pas dans les livres mais concrètement dans une pratique de contact avec le Maître Intérieur).

 

B. Les personnes qui ont déjà une pratique de vie intérieure

 

Il n’y a qu’une chose qui soit plus dangereuse que de rencontrer le Christ, et c’est de le laissez passer

Luis Enrique Mejia

 

Pour ceux d’entre nous qui sont chrétiens, une voix familière leur répète de l’aube au crépuscule : « Ne faites pas les malins. 

Emmanuel Mounier

A priori, si le Plan Matriota s’appuie sur la force de la vie intérieure, il ne devrait donc pas y avoir de difficultés ou d’obstacles pour ceux qui se consacrent déjà à cette vie intérieure. Mais c’est là une vision un peu naïve de la situation. En fait le Plan Matriota s’appuie sur la force du Mantra Universel. Et on peut être à peu près certain que si un chrétien répète ses prières, il ne va pas forcément sentir la nécessité de rajouter une pratique de japa du OM. Un juif, un musulman de même. Un bouddhiste ou un hindou peut peut-être le comprendre plus facilement. Toujours est-il que le pratiquant zélé des rites et prières de son propre culte n’a à priori pas de raison de changer, de modifier sa pratique, puisqu’elle lui convient et qu’elle lui a sans doute donné satisfaction. Dans tous ces cas, la pratique de la répétition du OM paraît superflue, secondaire, voire inutile. Donc elle ne se fait pas.

 

Ce qui est en jeu dans le Plan Matriota est le réveil de La Belle. Si les personnes qui ont déjà une pratique de vie intérieure estiment que celle-ci leur permet de retrouver leur équilibre énergétique et leur plénitude, leur offre un outil efficace de compréhension du monde mais surtout de transformation, tout est pour le mieux. Mais si, après un examen consciencieux, il apparaît que sur certains points la pratique n’offre pas toutes les garanties souhaitables et qu’elle ne donne pas les résultats escomptés en termes de transformation et de croissance personnelle ou collective, alors il peut être sain de considérer l’apport d’une autre pratique, celle du Japa du OM qui viendrait la renforcer, la dynamiser, et l’unifier. Une telle pratique rend tout plus clair, plus simple et plus lumineux. Le psychanalyste verra la psychanalyse de plus haut, le médecin comprendra mieux ce qu’attendent ses patients, le boulanger fera un pain plus sain et plus attrayant, le mécanicien trouvera plus facilement la panne, la maîtresse de maison imposera l’harmonie, la sécurité et la joie dans son foyer. La pratique du Japa du OM n’est antagoniste de rien, et en particulier d’aucune croyance, d’aucune religion. Elle en est l’Essence, et ne peut donc que les vivifier, les dynamiser, les éclairer.

 

Questionner ses croyances, sa confession, ses habitudes ou ses points de vue c’est bien sûr une révolution, mais ce n’est pas un blasphème, et de plus, c’est la condition d’un changement-métamorphose. Et ceci n’est jamais facile. Si ce n’est déjà pas facile pour le Plomb de se désintégrer en Matière Première, ça l’est encore moins pour l’Argent. Si ce n’est déjà pas facile pour un pauvre de perdre le peu qu’il a, c’est bien plus difficile pour un riche de perdre toute sa « richesse » en l’offrant à sa transformation. « A voir si nous aurons le courage de désorganiser ce qui n’a pas donné de résultat, pour réorganiser quelque chose qui enfin en donne »[1] D’un côté, les positions traditionalistes s’opposent à tout changement, de l’autre côté, la vie ne supporte pas ce qui s’immobilise. Il y a donc un compromis à trouver car il faut du changement : et ce compromis, c’est vivre en « bordure du chaos »[2]. Laisser une porte ouverte à la nouveauté, à la vie nouvelle. Se laisser guider, malgré la peur, malgré les habitudes. Accepter de perdre le vieux pour renaître au nouveau. De toute façon, « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ». Par « riche », il y a lieu d’entendre toute personne (ou système, comme une religion) qui serait très attachée aux représentations qu’il se fait du monde, aux visions qu’il a de la réalité. Les fausses lumières empêchent de voir la Vraie, elles interfèrent dans notre perception de l’Essentiel. Tout comme la carte n’est pas le territoire, nos représentations mentales de la réalité ne sont pas la réalité. Cette « richesse » mentale nous maintient « dans la caverne » de la conscience ordinaire, dans la confusion. Le royaume de Dieu n’est que pour les « pauvres en esprit », pour les humbles.

 

Le risque que courent les personnes qui se dédient déjà à une pratique est, par attachement à une vision stéréotypée de la religion, par attachement à la notion douteuse et obsolète de sacrifice, à celle d’un Dieu très lointain, de ne pas voir les zones d’ombre, le déséquilibre énergétique, la répression du féminin et donc l’inefficacité sociale de son propre système et d’autre part de rejeter l’apport d’une technique simple, sûre et efficace d’enrichissement et de transformation. Depuis longtemps on confond religion et mystique, et ce n’est pas d’hier que l’officialité religieuse s’oppose aux mystiques. La pratique du OM est un atout et une chance pour les religieux et pour les religions. C’en est une pour les individus et pour nos sociétés, c’en est une pour la Colombie. Il serait bon que ceux qui s’opposeraient à la pratique du Mantra Universel OM, à la répétition du nom de Dieu, à la répétition de la prière universelle sachent ce qu’ils font et pourquoi ils le font.

 

[1] MEJIA Luís Enrique. Esquizitofrenia, op. cit. p 5.

[2] ROSNAY (de) Joël. L’homme symbiotique. Regards sur le troisième millénaire. Seuil, Paris, 1995, p 57.

 

mardi, 25 avril 2017 21:44

Les sirènes

Il arrive qu’on entende des voix soi-disant autorisées (médecins, religieux…) qui diront que le son OM n’est pas pour nous, que ce n’est pas de notre niveau, que nous pouvons peut-être le répéter un peu, trois fois par jour, par exemple, mais pas plus, que cela peut être dangereux, que cela ne s’adresse qu’aux orientaux, que cela est nuisible à notre foi, ou toute autre raison. Il y a effectivement de par le monde beaucoup de sirènes (une sirène dans ce contexte est tout individu qui chante très bien mais amène au naufrage) qui n’ont aucun intérêt à ce que nous ayons une pratique simple, harmonisante, qui nous libère. Qui nous libère, entre autres, des sirènes.

Il convient dans ce cas-là de vérifier que ceux qui nous disent cela savent bien de quoi ils parlent. Qu’ils ont une expérience de ce dont ils parlent et qu’ils ne parlent pas en fonction de leur peur ou de leurs préjugés. Il convient aussi de déterminer si on fait plus confiance à une prière reconnue universellement, une prière d’unité… ou à la pseudo autorité de quelqu’un qui n’a pas l’expérience de ce dont il parle. Il convient de se demander si on préfère boire de l’eau de source ou de l’eau de citerne. Ces pseudos maîtres à penser, il vaut mieux les laisser dire et en revenir toujours à son Maître Intérieur.

 

La pratique du japa du OM n’est jamais dangereuse. On pourrait dire qu’elle est seulement « subversive » dans la mesure où elle dissout avec efficacité les conformismes, les programmations, les manipulations et les enfermements. C’est pour cela que les « autorités » la redoutent et cherchent à nous en dévier. Ce qui peut être interprété justement comme une preuve de son efficacité. Et c’est pour cela qu’il faut la pratiquer.

 

Les sirènes sont ces individus et ces systèmes qui enchantent leurs victimes pour les amener au naufrage. L’existence des sirènes est connue, ou plus exactement suspectée depuis toujours. Le langage commun aussi bien que les différentes cultures font référence à ces êtres trompeurs qui conduisent l’homme à sa chute.

 

Le mot sirène apparaît la première fois dans l’Odyssée (livre XII) et fait référence à ces créatures mi femmes mi oiseaux auxquelles Ulysse entreprit de résister pour pouvoir continuer son périple sans naufrager. Sur les conseils d’une magicienne, il ordonna à ses marins de se boucher les oreilles avec de la cire et lui-même, qui voulait écouter le chant des sirènes mais sans y succomber, se fit attacher au mât de son vaisseau en demandant qu’on ne le détache sous aucun prétexte et ce jusqu’à la sortie du détroit par lequel ils devaient passer. Ulysse connut ainsi la beauté inouïe, la beauté idéale mais fatale, mais pût ainsi échapper à la cruauté des sirènes.

 

Dans les Argonautes, Orphée sauve ses compagnons du naufrage (sauf Boutés) en opposant au chant des sirènes son propre chant, ce qui leur retire le désir de se rendre sur l’île funeste.

 

L’équivalent dans la tradition hindoue des sirènes sont les Yaksha, dont certaines interprétations en font des entités de la nature qui séduisent les hommes qui les découvrent pour ensuite les dévorer. Le cheval de Troie est un leurre qui permit aux grecs de vaincre les troyens et de détruire la ville. Les Incas virent leur dieu Viracocha en Pizarro qui allait les mettre à bas. Les Aztèques virent leur dieu Quetzalcóatl en Cortés qui allait les éliminer.

 

La Bible mentionne plus d’une fois l’existence des sirènes ou de ses équivalents et en fait ressortir tous les dangers. Une première allusion est celle des marchands du Temple, ces prédateurs qui se font passer pour prêtres, ces faux maîtres qui hantent les lieux sacrés, se font passer pour ce qu’ils ne sont pas et se servent du Temple et des pèlerins. Il ne fallut rien moins que le Christ pour les chasser.

 

Une autre allusion aux sirènes, bien plus dramatique, est cette évocation du Royaume que l’on perd pour un plat de lentilles. Cette parabole évoque l’incroyable facilité qu’ont les êtres humains de se tromper, d’être victime de l’illusion, de voir des choses qui n’existent pas tout en ne voyant pas celles qui existent.

Elle fait référence à cette invraisemblable erreur qui nous fait passer à côté de l’essentiel, qui nous fait mépriser ce qui nous serait le plus utile et ce en échange d’éléments si dérisoires. Elle fait référence aux tentations auxquelles sont soumis ceux qui cherchent la conscience divine (la haute mer) et qui échouent dans le détroit où les attendaient les sirènes. Si le but est de sortir de la caverne de la conscience ordinaire et limitée et d’entrer dans la lumière, il y a toujours de fausses lumières, des fausses sorties, dont la fonction est de réintégrer au système toute énergie qui le défie.[1]

 

Le langage courant est lui aussi d’une richesse extraordinaire quand il s’agit d’évoquer les sirènes et la nécessité de cette fonction supérieure, le discernement. Les expressions sont innombrables :

 

« Tout ce qui brille n’est pas de l’or »,

« Prendre des vessies pour des lanternes »,

« Au royaume des aveugles les borgnes sont rois »,

« Prendre l’ombre pour la proie »,

« Le loup déguisé en agneau »,

« Le miroir aux alouettes »,

« Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain »,

« On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre »…

 

Toutes ces formules sont l’expression de la sagesse populaire qui sait très bien que les sirènes existent et qu’elles amènent à tous les échecs possibles. Néanmoins les êtres humains continuent à tomber dans leurs griffes. Des peuples entiers, même raffinés et cultivés peuvent tomber sous la coupe de sirènes qui les amènent aux pires atrocités. Les sirènes veulent nous maintenir dans la caverne et pour cela en produisent des contrefaçons de sorties.

 

La Colombie, elle aussi, bien sûr, paie un lourd tribut aux sirènes. Comment en serait-il autrement vu qu’une collectivité en mal d’énergie ne peut pas avoir de discernement ni de lucidité ? Les borgnes y sont rois. Les sirènes y sont reçues avec tous les honneurs, à la Fiscalia et ailleurs. Il y a tellement de naufrages en Colombie, de tous ordres, qu’on devrait normalement en suspecter toujours la présence.

 

Et on ne devrait pas seulement les détecter. On devrait s’en libérer. La stratégie qui a servi à Ulysse pour ne pas succomber à leurs chants a consisté à se faire attacher au mât et à demander à ses marins de se boucher les oreilles avec de la cire. Lui ne se les boucha pas car il voulait connaître les sirènes et leur chant, mais en toute sécurité, attaché. Le symbole est clair. Le mât, c’est l’Absolu, c’est le Maître Intérieur, le Moi Profond. La corde, c’est la pratique quotidienne de contact avec Lui, et les marins sourds, la discipline.

 

Pour reconnaître une fausse lumière, une sirène, il faut un référent : la vraie lumière. Toute personne qui se livre à une pratique quotidienne de contact avec sa propre Essence, avec la Lumière en lui, se met en mesure de discerner les sirènes. Seule une stratégie de ce type nous permet de connaître les sirènes sans en être la victime.

[1] MEJIA Luís Enrique. Esquizitofrenia, op. cit. p 37.

 

mardi, 25 avril 2017 21:44

Introduction - Pronostic

Il va nous falloir apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots.

 Martin Luther King

 

A la fin de la démarche médicale, se présente l’étape du pronostic, qui correspond à la prévision de l’évolution de la maladie. Dans le cas qui nous occupe, la maladie de l’humanité, la question du pronostic peut se formuler ainsi : 

 

       L’humanité va-t-elle guérir de son hémiplégie énergétique Yin ?

       Comment va évoluer le déséquilibre énergétique YANG / yin de l’humanité ?

       L’humanité peut-elle guérir ?

 

 

Il est bien difficile de répondre à ces questions de manière simple en raison des nombreux facteurs qui peuvent intervenir dans l’évolution de cette maladie. Ce qui inviterait à affirmer qu’on ne peut faire aucune prévision et qu’on n’en connaît pas le pronostic. Ce chapitre sera donc consacré à parler de quelque chose qu’on ne peut pas connaître.

Cependant, pour tenter de s’en approcher, pour faire un peu de futurologie, pour prévoir comment va évaluer ce déséquilibre énergétique responsable de tant de souffrances, on peut tenter d’analyser les facteurs qui entrent en ligne de compte. On devra se poser au moins les questions suivantes :

 

Les étapes de la démarche médicale sont-elles valables ?

Le diagnostic proposé est-il exact ?

L’étiologie proposée est-elle valable ?

Le traitement proposé est-il approprié ?

A-t-il déjà été expérimenté ?

Un déséquilibre comme celui-là peut-il se corriger ?

Les humains veulent-ils que leur situation change ?

En surface (changement-déplacement) ou en profondeur (changement-     métamorphose) ?

Combien sont-ils à le vouloir ?

Tous, ou une partie seulement ?

Est-ce suffisant pour générer un changement-métamorphose ?

Sont-ils décidés à mettre en œuvre les moyens du changement ?

Même s’il faut pour cela qu’ils se violentent un peu ?

Sont-ils décidés à tenir la longueur ?

Ou vont-ils s’arrêter à la première difficulté ?

Quelle représentation mentale se font-ils du futur de leur société ?

Sont-ils fatalistes, sont-ils démesurément attachés au passé ?

 

Revenons sur toutes ces questions.

 

1. Les étapes de la démarche médicale sont-elles valables, sont-elles celles qui conviennent à l’observation de l’état de santé d’une société ?

Nous avons adopté pour la détermination du problème de la Colombie et sa solution une démarche qui est la démarche médicale classique. Cela supposait qu’on puisse assimiler une société à un individu et que la démarche qui vaut pour un individu conserve sa valeur quand on l’applique à une société. En réalité la vision qui était adoptée est la vision systémique. Sous cet angle-là il n’y pas de différence entre un système complexe individuel et un système complexe collectif et les étapes qui mènent au traitement d’un individu sont les mêmes que celles qui conduisent à la solution des problèmes d’une société. On peut considérer que les étapes du processus (observation, diagnostic, étiologie, traitement) sont valables.

 

Nous avons bien sûr empiété sur le domaine de la sociologie, et sans doute sur bien d’autres aussi, mais c’était pour mettre en évidence une erreur grave de méthodologie (la confusion entre observation et diagnostic) et ses conséquences. Les sociologues nous le pardonnerons sans doute. Sinon ils trouveront une autre manière de bien poser le problème avant d’essayer de le résoudre.

 

Il arrive que certaines personnes disent que l’humanité n’est pas malade. Dans ce cas, effectivement, tout le processus, toute la démarche médicale perd de son sens. Pourquoi faire un diagnostic si tout va bien et que l’humanité n’est pas malade ? Cet argument résiste peu à la critique : qui peut soutenir que le monde fonctionne bien ? Et s’il ne fonctionne pas bien, pourquoi ? Comment s’appelle son anomalie de fonctionnement ?

 

2. Le diagnostic proposé est-il exact ?

Il est possible qu’il y ait des résistances à l’acceptation du diagnostic d’« hémiplégie énergétique Yin ». On le concevra aisément. Ce diagnostic nous projette dans le monde peu connu et donc redouté de l’énergie.

 

Nous avons cependant attiré l’attention sur le fait que la pathologie de l’humanité n’est pas d’ordre structurel mais bien d’ordre fonctionnel. Ce n’est pas la structure de l’humanité qui fondamentalement pose problème, c’est son fonctionnement. Le monde est la preuve vivante qu’on peut disposer d’une très belle structure et néanmoins fonctionner très mal. Tous les médecins connaissent de superbes femmes qui fonctionnent très mal.

 

La proposition qui est faite dans ce livre est que ce qui permet le fonctionnement d’un système vivant est son énergie. L’expérience du maniement de l’énergie humaine montre quotidiennement que si un individu change de niveau d’énergie, il change de mode de fonctionnement, il change de comportement. Que la pathologie de l’humanité soit d’ordre énergétique est donc la plus probable. Il pourrait être intéressant qu’il se discute un autre diagnostic, mais pour l’instant celui d’hémiplégie énergétique Yin parait le plus convenable. Ceux qui en auraient un autre à proposer devraient le faire.

 

3. L’étiologie proposée est-elle valable ?

Si déjà en prêtant attention à l’énergie on sortait des cadres classiques, alors qu’en est-il si on donne du crédit aux contes, aux mythes et aux textes sacrés comme sources d’informations. On comprendra que cette manière de faire en bouscule plus d’un. Cependant, nous avons vu que ce recours à l’analogie (à défaut d’autres informations) n’altère en rien la cohérence des propositions, et que si notre esprit scientifique se rebelle et fait des bonds, notre bon sens, lui, n’est pas choqué. Si les scientifiques ont une autre proposition à faire quant à l’étiologie du déséquilibre fonctionnel patent de la société colombienne, elle est la bienvenue.

 

4. Le traitement proposé est-il approprié ? A-t-il déjà été expérimenté ? Un déséquilibre comme celui-là peut-il vraiment se corriger ?

La réponse à ces questions est un grand point d’interrogation. Nous ne savons pas si un traitement comme celui qui est proposé pour la Colombie peut donner des résultats positifs. Nous n’en avons pas l’expérience, ni en Colombie, ni dans l’histoire.

 

Par contre il y a une expérience qu’ont déjà pu faire beaucoup d’êtres humains, dont un grand nombre de Colombiens, qui est que, par un travail rigoureux sur leur énergie, ils ont constaté dans leur vie, et à chaque fois, des changements et de la réorganisation. Nous avons l’expérience en micro, nous savons que le traitement fonctionne en micro, il nous manque l’expérience en macro.

 

Le traitement proposé ici est une transposition à un système complexe collectif de ce qui a fait la preuve de son efficacité dans les systèmes complexes individuels. Il y a tout lieu de penser que cela fonctionnera aussi bien en macro qu’en micro. Mais personne ne peut encore l’affirmer. Ni le nier. Il faut se livrer à l’expérience pour pouvoir confirmer ou infirmer la proposition. La Colombie peut devenir un grand laboratoire pour expérimenter une transformation in vivo.

 

5. Les humains veulent-ils que leur situation change ? En surface (changement-déplacement) ou en profondeur (changement-métamorphose) ?

Avec cette question, nous quittons la partie technique pour aborder des thèmes d’ordre existentiel.

 

Le Christ disait : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Il devait sans doute vouloir dire que ce monde était le royaume d’autres forces. Effectivement l’humanité se débat depuis des millénaires dans des histoires de guerre, de violence, d’abus de pouvoir, de perversions, de pauvreté, de déséquilibre, etc. Et la Colombie n’échappe pas à ce régime. La situation est tellement ancrée que s’est installé un fatalisme : c’est le sort des humains, et « sauve qui peut ! ». Il y a sinon une acceptation de cette situation au moins une quantité de conditionnements qui font qu’une situation que tout le monde réprouve est devenue une situation que presque tout le monde néanmoins accepte, consciemment ou inconsciemment et qu’on finit par considérer comme normale. Sur ces programmations de misère s’est installé un fatalisme. Et l’être humain ne se contente pas d’être attachés par ses chaînes, il est attaché à ses chaînes. Il est attaché à son passé, certains diront à son karma[1].

 

Beaucoup d’êtres humains, actuellement, aspirent à un changement profond de l’humanité. Certains, comme Edgar Morin, décrivent brillamment la situation de l’humanité (« les développements de notre civilisation en menacent les fondements »[2]) et ne lui voient pas d’autre sortie qu’une métamorphose qu’ils appellent de leurs vœux sans pour autant disposer des clés pour la générer ou la favoriser[3]. D’autres, comme Jean Guitton, dans son testament la voient presque : « Je pense qu’à l’heure présente, pour aider l’humanité, il faut que chaque discipline accepte de faire face à la Vérité. Plus que jamais, ce sont les problèmes suprêmes qui vont se poser aux hommes : la Guerre, le Sida, l’Education, la Famille… Nous approchons en aveugles (le dos tourné vers le passé, par crainte de fixer l’avenir) d’une période nouvelle dans l’histoire, où les problèmes suprêmes (que les générations précédentes pouvaient laisser dans l’ombre) se poseront par nécessité… »

« Il faudra choisir entre le Tout et le rien, entre l’Etre et le néant, le Mystère et l’absurde. Les solutions intermédiaires (auxquelles nos pères s’étaient tant attachés) ne seront plus possibles. Nous serons des sages par nécessité. »

« Est-ce à dire qu’il faille avoir peur et désespérer ? N’est ce point au contraire le moment de surespérer ? La loi la plus profonde de l’Evolution pourrait se résumer ainsi : dans l’histoire immense des espèces vivantes, lorsque la catastrophe est proche, alors une métamorphose se produit. Ainsi l’Evolution continue son travail, en se concentrant sur des points privilégiés. De sorte que les temps où l’on pourrait désespérer en voyant les signes de la décadence sont les annonces d’un rebondissement. Bien plus, le nouvel équilibre est plus haut que l’ancien. Après l’homo faber, le pense que nous verrons paraître l’homo religiosus (c’était la pensée de Malraux lorsqu’il disait : « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas [4]»). »

Luis Enrique Mejia, psychologue des profondeurs, dans le même ordre d’idée, disait : « Quand les Colombiens comprendront que la gloire immarcescible et la joie immortelle sont dans le sillon de douleurs, le bien germera. » Le sillon de douleurs, l’horrible nuit sont des expressions que ne renieraient pas les alchimistes, ces spécialistes de la transformation. Ils y verraient le creuset alchimique où se déroule l’œuvre de transmutation, entre laboratoire et oratoire. On peut voir dans ces images l’ « Age de fer » de la Colombie comme celui de toute l’humanité. Pour que toutes ces souffrances n’aient pas été complètement inutiles, il faut que l’œuvre continue et qu’émerge un « Age d’or ». L’heure de cette révolution en or a sonné. C’est vrai que c’est juste avant l’aube que la nuit est la plus froide, mais le jour se lève, l’horrible nuit a cessé. L’ « Age de fer » n’a plus cours.

 

Cependant les systèmes vivants ont leur inertie et alors que le jour se lève il y a encore beaucoup d’êtres humains qui continuent à faire des projets obscurs, comme si on était en pleine nuit. Il y a là une prise de conscience à faire : l’humanité est à un tournant de son histoire. La catastrophe ou la métamorphose. Malgré, ou justement grâce à la situation alarmante de la planète, il y a de très bonnes raisons de croire qu’on évolue vers la métamorphose. Auquel cas, il convient de se demander si ce ne serait pas le moment de sauter dans ce train-là, pour participer en acteur intelligent et déterminé à un phénomène peu courant mais tant espéré.

Les humains veulent-ils que leur situation change ? Ou sont-ils fatalistes, sont-ils démesurément attachés au passé ? On ne peut pas répondre à cette question. Qui sait ? Ils répondent tous qu’ils veulent le changement, bien sûr. Ils l’implorent. Il y a même des devises de campagne électorale qui l’évoquent (El cambio es ahora) et de partis politiques qui portent ce nom[5]. Il est même probable que maintenant, les Colombiens aient assimilé la différence qui existe entre les deux formes de changement. Les motivations ne manquent pas, mais quel est leur degré réel de détermination ? C’est la grande inconnue. On peut espérer, ou alors parier, que leur volonté de changement est bien ancrée et que leur détermination est profonde. L’avenir nous le dira. Il faudra de toute façon qu’ils se méfient de leur attachement au passé, sous quelque forme que ce soit, et sachent rompre leurs conditionnements, leurs barrières intérieures.

 

6. Combien sont-ils à vouloir un changement profond ? Tous, ou une partie seulement ? Est-ce suffisant pour générer un changement-métamorphose ?

Il est totalement illusoire de croire que tous les humains sont déterminés à faire partie de la solution. Nous ne sommes qu’au début de l’aube d’une métamorphose, d’une transformation. Ce n’est pas encore la lumière et la chaleur de midi. Il fait encore bien froid et la majorité de la société est ankylosée au fond de la caverne. Mais il y a des guerriers qui sont venus pour participer à l’événement. Combien sont-ils de ces déterminés, décidés à porter la charge, à tenir la longueur et à remplir leur rôle de citoyen d’un monde en métamorphose ? Certainement une minorité.

 

On parle de cette fameuse « masse critique », pourcentage de la population suffisant pour que, par le passage de ce seuil, se cristallise le changement et la réorganisation. Mais qui peut dire quel est ce pourcentage ? La notion de masse critique a ce côté gênant de véhiculer avec elle l’idée que si ce pourcentage n’est pas atteint, les efforts n’auront servi à rien.

 

Il paraît plus réaliste de dire que tous les efforts sont valables et que, simplement les changements s’effectuent en proportion du nombre des guerriers à l’œuvre. Si on est pressé de voir des changements, autant être nombreux !

 

Néanmoins, l’expérience quotidienne du maniement de l’énergie et de l’accompagnement d’êtres humains en cours de transformation rappelle sans cesse que l’évolution des systèmes vivants et des individus ne suit pas une progression linéaire mais se fait pas « sauts » successifs correspondants à des seuils. L’image la plus parlante de cette notion de seuil est, de manière assez prosaïque, la mayonnaise. Si toutes les conditions sont réunies, et après un travail intense, le mélange disparate de jaune d’œuf et d’huile devient une émulsion, le mélange passe un seuil et la mayonnaise « prend ». Raison de plus, donc, pour que les Colombiens s’attellent nombreux et ardemment à ce que « prenne » une nouvelle organisation sociale.

 

7. Sont-ils décidés à mettre en œuvre les moyens du changement ? Même s’il faut pour cela qu’ils se violentent un peu ? Sont-ils décidés à tenir la longueur ?

Une chose est de vouloir le changement, autre chose est de passer à l’acte pour l’obtenir.

 

La guérison de l’humanité dépend de l’administration d’un traitement efficace. Ce traitement a ses exigences, il doit permettre de dissoudre une malédiction. Il existe une multitude d’obstacles de tout genre à vaincre pour mettre en œuvre un traitement de cette nature. Il faudra donc du discernement, de la patience, de la persévérance, de la prudence, de la volonté à tous ceux qui voudront faire partie de la solution. Il leur faudra entrer dans une pratique de concentration à laquelle ils ne sont pas forcément accoutumés, il leur faudra sortir des sentiers battus, explorer de nouveaux horizons. Il leur faudra assumer une charge et avec elle, tenir la longueur. Une expérience de ce genre est un grand voyage ; au moins un pas tous les jours, et recommencer toujours. Il n’y a pas de raison valable de s’arrêter. Le sens de la responsabilité sociale fait dire : « Si je m’assoie, ils se couchent, si je ralentis ils s’arrêtent, si je doute, ils désespèrent… ».

 

Un changement-métamorphose oblige à une sortie du cadre ancien dans lequel on est enfermé, une rupture des limitations. A cela, par définition, s’opposent systématiquement les milieux conservateurs. Il y en a beaucoup dans le monde. Leur objectif est le maintien de « La » tradition, même si son déséquilibre, son inefficacité, son non-sens et sa perversité sont patents et ne résistent pas à un examen critique. Ils oublient que la tradition qu’ils défendent a enfoui une Tradition bien plus profonde, celle de l’équilibre des polarités et de l’harmonie. Combien seront-ils à accepter de violenter leur tradition pour replonger dans la Tradition ? Encore une question dont on n’aura que plus tard la réponse.

 

8. Quelle représentation mentale les humains se font-ils du futur de leur société ?

L’imaginaire des humains est peuplé d’une foule de représentations, d’images, de valeurs, de conditionnements. Ces images sont en général conditionnées par le vécu des gens. Aussi dans cet âge de fer planétaire que nous vivons, dans ce déséquilibre fonctionnel tellement marqué qui est le nôtre, dans ce monde où le niveau de souffrance est tel qu’il nous devient familier, on ne s’attendra pas à ce que l’imaginaire des Colombiens soit saturé de paix, d’harmonie, d’équilibre et de respect. L’état d’esprit habituel est plutôt imprégné de peur, de souffrance, de désarroi, de vengeance, d’opportunisme, de malice, de culpabilité. On le comprend aisément. Le problème réside en le fait que la pensée est créatrice et que les contenus de notre subconscient auront toujours tendance à se réaliser, à se concrétiser.

 

La question qui se pose est donc de savoir quelle représentation mentale se font les humains du futur de leurs sociétés et si dans les contenus du subconscient des humains, il y a une place pour l’équilibre et l’harmonie de leur pays. Existe-t-il dans le subconscient humain une place pour la guérison du monde ? Combien sont-ils ceux des humains qui se prêtent régulièrement à des exercices de pensée créatrice, de visualisations ou d’affirmations orientés vers le changement profond de leurs conditions de vie, combien sont-ils ceux qui peuvent, depuis la caverne, imaginer comment est la vie en dehors de la caverne?

 

On ne peut pas atteindre un but auquel on ne pense jamais, ou que l’on pense sans cesse impossible. Il faut bien qu’on déploie une pensée soutenue dans la direction du but qu’on se propose pour avoir des chances de l’emporter. Si un étudiant veut obtenir un diplôme d’avocat, il faut qu’il se voie déjà avocat. L’alpiniste lui aussi se voit déjà au sommet. Si son univers intérieur était peuplé d’échec, de chute, d’impossibilité, il ne songerait même pas à s’équiper pour l’ascension. S’il se prépare, c’est qu’il se voit déjà en haut.

 

De la même manière, on peut se représenter la transformation de l’humanité. C’est un exercice particulièrement intéressant et captivant. On peut créer en soi les images mentales de la transformation de la Bête en Prince Charmant, mais cela appliqué à la démobilisation des acteurs de la violence qui réorientent leurs forces vers le service à la communauté, qui se convertissent et se transforment. On peut imaginer ce que représente pour une société le réveil puissant de sa force Yin, une force Yin tellement bien réveillée qu’elle a autorité et que la Bête est obligée de lâcher ses proies, que les violents de toutes sortes (guérillas, paramilitaires, corrompus, acteurs économiques prédateurs…) sont obligés de rendre à leurs propriétaires légitimes leurs biens mal acquis, que les paysans retrouvent leurs terres et qu’ils en tirent leur prospérité… On peut se représenter la joie de tous ceux qui se rendent compte que tout cela non seulement est possible mais que ce n’était pas si compliqué que cela.

 

La pratique de vie intérieure favorise grandement la reprise en main des pensées et l’orientation positive de l’imagination. Elle permet d’autres angles de vue, elle permet, étant dans la caverne, de voir ce qu’est la vie en dehors de cette caverne, elle permet, étant en plein Age de fer d’imaginer, de voir arriver un Age d’Or. Dans le pronostic de la maladie de l’humanité intervient le nombre de personnes qui se prêteront à ces exercices de visualisation, d’imagination créatrice et qui se donneront à la pratique de la vie intérieure. Il est difficile de dire quel pourra être l’ampleur de la participation des humains à ce mouvement, il est donc difficile de savoir ce qui va réellement se produire.

 

[1] Karma : ensemble des programmations, conditionnements, souvenirs, remords, pactes, malédictions… hérités du passé, dans cette vie-ci et, selon certains, dans d’autres.

[2] MORIN Edgar. Pour une politique de civilisation. Arléa, Paris, 2002, p 9.

[3] Si la phrase d’André Malraux : « Le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas » a une quelconque valeur, ce qui pour beaucoup ne fait pas de doute, il peut paraître surprenant que « le » penseur de la complexité, Edgar Morin, puisse dire : « N’oubliez pas que je suis agnostique. » (France Culture, Emission Les Matins de France Culture, 6 décembre 2004) Une partie de la compréhension du fonctionnement du monde lui échappe donc forcément, celle à laquelle accède les mystiques.

[4] Extrait du manuscrit d’une conférence donnée par Jean Guitton le 15 janvier 1988 à la séance solennelle de la Société Médicale des Hôpitaux et publié dans la revue de la SMH.

Il faut préciser qu’André Malraux ne disait pas « religieux » mais « mystique ». Si le XXI° siècle devait être religieux, cela ne changerait rien à la situation actuelle. Les siècles antérieurs étaient déjà religieux, et c’est au nom de Dieu que les hommes se sont livré de très cruelles guerres. Ce que le XXIe siècle doit voir paraître c’est l’homo mysticus.

[5] “Cambio radical”, parti politique proche du Président Uribe.

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